Madagascar: Ministère des Mines et Ressources stratégiques - Reprise de l'exportation des pierres précieuses

L'exportation des pierres précieuses va reprendre d'après l'annonce du ministre des Mines et des Ressources stratégiques, Olivier Herindrainy Rakotomalala, hier lors d'une conférence de presse organisée à Ampandrianomby. Après avoir connu une suspension depuis quelques années, le guichet unique de l'exportation des pierres précieuses et des pierres fines ouvrira de nouveau ses portes aux exportateurs. Ces minéraux d'exception qui font, en effet, la réputation du pays et qui sont exploitées par des opérateurs légaux et réguliers peuvent alors reprendre la route de l'exportation et briller ailleurs. Dans ce cadre, des réformes ont été entreprises par le ministère des Mines et des Ressources stratégiques concernant les nouvelles valeurs pour la vente des pierres qui va entrer en vigueur.

" Car les prix qui ont été pris en compte comme référence à la vente des pierres précieuses et des pierres fines datent d'il y a 21 ans, c'est-à-dire, en 2001 ", regrette Olivier Herindrainy Rakotomalala. Et la reprise a été actée, selon le membre du gouvernement, suite à la révision de ces valeurs marchandes de référence qui vont être appliquées à la vente de ces minéraux, et ce, grâce au concours des parties prenantes, en l'occurrence les opérateurs miniers et la douane malgache.

Indicateurs au rouge. La reprise a offert une bouffée d'oxygène à ce secteur qui a beaucoup souffert depuis 2019 à la suite de l'arrêt de l'exportation des pierres précieuses. Les opérateurs du secteur, représentés par une cinquantaine d'entreprises hier, ovationnent l'initiative du ministère des Mines et des Ressources stratégiques. " Nous attendons cette relancedepuis longtemps ", a martelé Voara Ratsimbazafy, dirigeante d'une entreprise dans la filière pierre précieuse. Car les indicateurs étaient au rouge pour la santé de la filière depuis l'arrêt des exportations.

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" Nous avons dû subir plusieurs contraintes et des difficultés, essentiellement en termes de finances, liées à la suspension de l'exportation et tout cela dans un contexte économique difficile dû à la pandémie ", soutient-elle devant la presse.

D'autres se plaignent, quant à eux, des conséquences économiques de la suspension, notamment en termes de pertes d'emploi. Cette reprise qui vient d'être annoncée " contribuera à la relance de l'économie post-Covid " a soutenu Olivier Herindrainy Rakotomalala mais, également, " va résoudre ces problèmes des opérateurs miniers ", estime Merci Ratoebolamanana qui loue également " l'approche participative et inclusive adoptée par le ministère des mines et des ressources stratégiques dans le déblocage de la situation ".

L'Etat, quant à lui, espère un volume d'exportation conséquent dans les trois mois à venir afin de pouvoir évaluer réellement les retombées de la filière à la caisse publique. Les collectivités, en revanche, peuvent bénéficier de cette reprise " avec la création de nouveaux emplois qui va certainement réduire le taux d'insécurité et la pauvreté au niveau local ", a soutenu Ernest Rakotondrafara, maire de la commune de Marotampona, dans le district de Fenoarivobe.

Infalsifiable. Pourtant la reprise ne sera pas synonyme de gabegie ni de laisser-aller. Le ministère des Mines et des Ressources stratégiques resserre également les vis et compte prévenir toute velléité de fraudes, notamment sur les documents administratifs nécessaires pour l'exportation des pierres précieuses.

Le certificat de conformité délivré par l'administration minière est doté d'un nouveau système de contrôle numérique qui sera lié aux bases de données du ministère. Ce document sera doté d'un code QR où le niveau de sécurisation a été nettement amélioré, a annoncé Olivier Herindrainy Rakotomalala, hier à Ampandrianomby.

" Ce qui le rend infalsifiable et beaucoup plus sécurisé ", poursuit-il. Car, des cas se sont déjà présentés, pratiqués par des trafiquants, concernant des fraudes basées sur l'utilisation de faux certificats de conformité afin de pouvoir outrepasser l'administration et échapper aux exigences des législations en vigueur. Ces cas ont présenté d'énormes préjudices à l'Etat et " lui fait perdre de l'argent ", a souligné le membre du gouvernement. Sur ce, Olivier Herindrainy Rakotomalala ne compte plus perdre du terrain et il a exhorté les opérateurs à " travailler dans la légalité ".

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