Tunisie: Retour de manivelle ?

21 Septembre 2022

On peut longuement discourir sur l'affaire de l'envoi des jeunes Tunisiens en Syrie dans laquelle l'ancien chef du gouvernement et ancien ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh a été placé en garde à vue, alors que l'audition de Rached Ghannouchi, ancien président de l'ARP, se poursuit encore. On évoquera certainement les liens qui unissaient tout particulièrement la Troïka aux parties hostiles au régime de Bachar al-Assad.

Serait-ce ainsi le retour de manivelle pour tous ceux et celles qui, d'une manière ou d'une autre, sont à l'origine des souffrances et des douleurs de beaucoup de familles tunisiennes, ainsi que des opérations terroristes hors des frontières ?

On n'hésitera pas à penser que la responsabilité de certaines parties est totalement engagée dans cette affaire, dans la mesure où, outre ce que la justice finira par révéler, elles ne s'étaient nullement inquiétées des dépassements qui s'effectuaient tout au tour de ce dossier, ni des excès de ceux dont l'implication avait atteint, à un moment donné, une situation de non retour.

C'est aujourd'hui à la justice d'en dévoiler les tenants et les aboutissants et de trancher dans une affaire qui traîne depuis des années. Une affaire dans laquelle tous les moyens avaient été déployés pour étouffer la vérité.

Pourtant, des témoignages et des révélations ont non seulement choqué l'opinion publique, mais ils ont confirmé l'idée que la Troïka, avec ses différentes composantes, s'était installée en ce temps-là sur une montagne de dérives trop risquées pour le pays et pour les Tunisiens, car elle était dirigée par des personnes privées de discernement et surtout de bon sens. Les standards et les règles de la diplomatie communément respectés ont été bafoués durant son règne. Entretenir les troubles, c'est assurément ce qu'on peut retenir le plus du monde "merveilleux" de la Troïka qui avait pris une place bien supérieure à ce qu'elle pouvait assumer. Les rôles sonnaient faux. Pas dans le temps, pas dans le ton. Et trop tournés vers l'insignifiance.

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Cela, personne ne semble aujourd'hui l'oublier. D'ailleurs, on n'est pas à un constat près: la clairvoyance et la perception ont été une soustraction dans le mode d'emploi des dirigeants de cette époque. Il ne fait aucun doute que le malaise connu faisait écho à une déformation sans précédent. L'action politique s'est transformée en une descente dans les bas-fonds. L'odeur de l'argent ronge, salit, corrompt, comme on dit. Nombreuses et variées étaient les décisions et les positions dénaturées prises par les gouvernants de l'époque. Parmi les plus évidentes, il y a certainement l'envoi des Tunisiens combattre hors de leur pays. Indiscutablement, pareille singularité a coûté cher à la Tunisie.

On reconnaît, en passant, que pendant de longues années, l'action politique a été affectée par la dégringolade continue des valeurs et des principes. Le flou, le doute et la perplexité restent encore le dénominateur commun de ce qui était entrepris et envisagé par la Troïka. On sait bien qu'il y a de bons et de mauvais acteurs politiques. Mais la prolifération de ces derniers n'est, en fait, que la tendance nettement opposée à ce que les Tunisiens attendaient et espéraient de la révolution de 2011.

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