« Depuis 2019 jusqu'à aujourd'hui quels sont les efforts qui ont été faits parce que l'ordonnance a été prise en 2019. En 2020, au moment même où nous appliquions les dispositions de l'ordonnance nous étions à 528 tonnes de produits agricoles exportés de façon illicite, en 2021 lorsque nous avons commencé à appliquer véritablement la loi nous sommes passés à 278 tonnes. Donc une réduction presque de moitié. C'est aujourd'hui en 2022, nous sommes à 115 tonnes de produits agricoles exportés de façon illicite. »
Propos du ministre d'Etat Kobénan Kouassi Adjoumani, de l'Agriculture et du Développement rural. C'était récemment face aux sénateurs à Yamoussoukro. A l'occasion de la présentation d'un projet de loi portant ratification de l'ordonnance 2020-602 du 05 août 2020 modifiant l'ordonnance 2018-437 du 03 mai 2018 portant répression de la commercialisation et de l'exploitation illicite des produits agricoles, devant la Commission des affaires économiques et financières du Sénat, le jeudi 8 septembre 2022. (Le texte a été voté).
Le ministre d'Etat Adjoumani, face aux sénateurs, a donné des chiffres qui indiquent une tendance à la baisse du phénomène du trafic illicite de la noix de cajou vers les pays limitrophes notamment le Ghana. En ce qui concerne spécifiquement la noix de cajou, l'application de l'ordonnance indiquée plus a eu un impact réel. Selon, à Bondoukou dans la région du Zanzan, en 2014, la production d'anacarde était de 136 511 tonnes et Bondoukou était la première région pourvoyeuse de noix de cajou en Côte d'Ivoire.
«Mais figurez-vous en 2019, de 136 000 tonnes nous sommes descendus à 17 470 tonnes. Voyez cet écart qui est effectivement dû au phénomène de l'exportation illicite. Mais à partir de 2020 lorsque nous avons commencé à appliquer l'ordonnance, la production est remontée à 40 000 tonnes en 2020 ; aujourd'hui nous n'avons pas encore fait le bilan de l'année mais nous sommes à 60 953 tonnes à Bondoukou. », a-t-il souligné. Non sans relever pour ce qui concerne le nombre d'agréments délivrés qu'au niveau de l'anacarde, « pour ce qui est de l'achat, il est de 1100 et pour la transformation 30 en moyenne. »
Sur le volume de produits agricoles saisis, Kobenan Kouassi Adjoumani, a précisé : « Le total des produits saisis est de 115 tonnes mais ces produits viennent de l'Est. Maintenant pour Bouna 42 ,200 tonnes de produits vendus sur l'autorisation du président du tribunal de Bouna, les fonds sont sous séquestre conformément à la loi. A Dimbokro 23, 400 tonnes de produits agricoles saisies et vendus sur l'autorisation du président du tribunal de Bongouanou, fonds mis sous séquestre conformément à la loi ; à Odienné 27, 786 tonnes ont été également saisis ; à Korhogo 16 tonnes, à Ferké 15 tonnes. »
Comme quoi, le phénomène est récurrent dans la partie Est de la Côte d'Ivoire. Avec cette ordonnance modificative le Conseil coton anacarde garde bien sûr la maitrise des produits saisis et assure la bonne condition de stockage aux fins de la préservation de la qualité des produits tout en préservant une bonne collaboration entre l'Administration c'est-à-dire le corps préfectoral, la douane et les autorités judiciaires. Terminant, il a dit : « Cette loi qui nous permet de faire cette collaboration, d'entretenir cette collaboration et qui permet d'être efficace dans le cadre de la lutte contre l'exportation illicite de nos produits. »