Congo-Kinshasa: Manifestation des médecins en grève depuis des mois, des heurts éclatent avec la police

En République démocratique du Congo, après deux mois de grève sèche sans assurer le service minimum, les médecins du service publique ont pris d'assaut mercredi 21 septembre les rues de plusieurs villes du pays pour réclamer des augmentations salariales. Dans la capitale Kinshasa, ils étaient environ 2 000, vêtus de leurs blouses pour manifester, sur fond de tensions avec la police.

Les premiers tirs ont mis en débandade les blouses blanches, certains, comme Parfait Luyindula munis de pancartes, ont été brièvement interpellés : " Ce que nous cherchons, c'est ce qu'eux ne donnent même pas à leur chien, alors que nous, nous touchons 700dollars, sommes modiques. "

EM tweet mulegwa police manifestation Les médecins ont manifesté à la Gombé, un pari risqué car cette commune centrale qui constitué le cœur des affaires dans la capitale est jugée neutre et interdite à toute manifestation par les autorités.

C'est l'unique façon pour ces fonctionnaires de faire entendre leur voix, se défend Patrick Boloko, le représentant du syndicat des médecins de Kinshasa. Il ne cache pas son ras le bol :

" Nous avons plus de 10000 médecins qui travaillent mais qui ne sont pas reconnus par l'administration publique, considérés comme des journaliers permanents de la république parce que sans matricule. Deuxièmement, nous avons près de 6000 médecins qui n'ont pas de prime de risque. Troisièmement, le gouvernement s'était engagé de nous octroyer le logement et le transport. Cela devrait quand même interpeller le chef de l'État. Ils sont là, ils ont débraillé les hôpitaux, ils ont préféré marcher pour dire non à cette façon de clochardiser les médecins congolais. "

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EM tweet police manifestation 2 La police a déclaré avoir enregistré deux blessés légers de ses éléments qui ont " reçu des projectiles lancés par les manifestants ". Deux autres blessés légers ont été enregistrés dans les rangs des médecins, mais la police précise que ce sont des " blessures causées par une bousculade " lors de la dispersion de la marche.

Après plusieurs heures de tensions entre la police et les médecins, c'est le gouverneur de Kinshasa, qui a réceptionné leur cahier des charges en l'absence du président de la République, du Premier ministre et même du ministre de la Santé.

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