Lors de la 77e Assemblée générale de l'ONU, les présidents congolais et rwandais se sont interpellés par discours interposés sur la question de la crise dans l'est de la République démocratique du Congo.
Devant les dizaines de chefs d'États membres de l'organisation onusienne, le président congolais n'a pas mâché ses mots contre son voisin rwandais. Il a accusé mardi soir le Rwanda d'" agression " militaire " directe " et d'" occupation " dans l'est de la RDC, via le soutien présumé de Kigali à la rébellion armée du M23. Kigali dément de son côté soutenir le M23 et a rejeté ces " allégations non valides ".
Kinshasa réclame au président du Conseil de sécurité de l'ONU de " distribuer officiellement aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU le dernier rapport sur la situation sécuritaire dans l'est de la République démocratique du Congo ".L'objectif, selon Félix Tshisekedi ? " Éclairer la communauté des Nations unies et mettre fin aux sempiternelles dénégations des autorités rwandaises ". " Il en va de l'image et de la crédibilité de notre organisation ", a-t-il ajouté.
Divulguer ce rapport est primordial, rajoute-t-il : " Procéder autrement serait, d'une part, encourager le Rwanda à poursuivre son agression, ses crimes de guerre et ses crimes contre l'humanité en RDC, et d'autre part, nourrir davantage la suspicion légitime des Congolais sur l'impartialité de l'ONU ainsi que la complicité de certains de ses membres dans ces crimes. "
Un discours qui n'a pas laissé de marbre le président rwandais Paul Kagame. Durant son allocution ce mercredi, il a opté pour un discours plutôt accommodant en évoquant les initiatives diplomatiques sur la crise en RDC. Selon le chef de l'État rwandais, les " initiatives locales " sont complémentaires du " travail important de l'ONU ", évoquant la situation au nord du Mozambique.
" Si cette approche était tentée correctement en RDC, comme le propose le processus de Nairobi, cela ferait une vraie différence. Toutefois, pour que cela soit soutenable, un tel effort requiert un soutien financier soutenu de la communauté internationale. L'enjeu est important et le temps joue contre nous ", a-t-il déclaré.