Centrafrique: Détenu depuis 16 mois, Rémy Quignolot débute une grève de la soif en plus de la faim

Alors que Rémy Quignolot observait déjà une grève de la faim depuis le 11 septembre pour manifester contre sa détention en Centrafrique, le Français a cessé jeudi 22 septembre de s'hydrater, désormais aussi en grève de la soif. Arrêté en mai 2021 à Bangui, il est accusé " d'atteinte à la sécurité intérieure de l'État ", de " complot " et " espionnage ", dans un contexte de tensions entre Paris et Bangui. La France se dit " très préoccupée " et demande sa libération immédiate.

Selon son avocate, Arlette Sombo Dibelé, Rémy Quignolot est maintenu en détention provisoire au-delà du délai légal d'un an. Son avocate dénonce une " détention provisoire " qui s'apparente à une " séquestration ", assurant qu'aucune ordonnance motivée de maintien en détention n'a été notifiée.

Le Quai d'Orsay se dit " très préoccupé " par sa situation : " La France est très préoccupée par la situation de notre compatriote M. Juan-Rémy Quignolot, emprisonné en Centrafrique dans le cadre d'une détention provisoire qui dure depuis plus de 16 mois, en violation du droit pénal centrafricain ", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Paris appelle à sa " libération immédiate (...) dans l'attente de la tenue de son procès ".

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Une inquiétude partagée par l'un de ses soutiens : Michel Thierry Atangana, lui-même incarcéré sans motif pendant 17 ans au Cameroun. Il se dit extrêmement inquiet de l'état de santé de Rémy Quignolot. Mais il est rassuré par l'implication des autorités françaises dans ce dossier.

La sœur du détenu, Caroline Quignolot, indique avoir demandé au Centre international de la Croix Rouge (CICR) de s'enquérir de son état de santé, elle se dit très inquiète. Un sentiment partagé par Michel Thierry Atangana, lui-même incarcéré sans motif pendant 17 ans au Cameroun. Il redoute que cette situation ne conduise au décès de Rémy Quignolot et nous partage l'état d'esprit actuel du Français.

Garde du corps pour plusieurs organisations en Centrafrique

Il doit être jugé " lors de la prochaine session criminelle en octobre ", a expliqué à l'AFP Eric Didier Tambo, procureur général près la Cour d'appel de Bangui. Il risque les travaux forcés à perpétuité.

Ancien militaire, Rémy Quignolot avait travaillé ponctuellement pour plusieurs organisations en Centrafrique comme garde du corps, selon des sources humanitaires.

Des photos de son arrestation avaient été diffusées sur les réseaux sociaux, le montrant les mains liées dans le dos, un important arsenal à ses pieds. Paris avait alors dénoncé une " instrumentalisation manifeste " visant " la présence et l'action de la France ", accusant implicitement la Russie. Depuis 2018, Moscou défie son influence dans ce pays parmi les plus pauvres du monde.

" Notre ambassade et nos services consulaires, à Paris comme à Bangui, sont pleinement mobilisés ", a ajouté vendredi le Quai d'Orsay, relevant que " plusieurs démarches (avaient) été effectuées auprès des autorités centrafricaines pour que (ses) droits soient respectés ".

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