Situé non loin du rond-point de la place de la République (ex-CCF), en diagonal du siège du Parlement, le ministère en charge de la Fonction publique qui partage le même bâtiment avec le ministère de la Justice, est depuis quelques semaines sinon des mois le lieu des sit-in des jeunes en attente d'intégration.

Pour se rendre compte de cette triste réalité, il suffit d'emprunter la grande artère de la capitale où des jeunes femmes et hommes portant des gilets avec des " vuvuzelas " manifestent au quotidien leur mécontentement.

Un bruit ahurissant qui perturbe souvent le travail des administrations environnantes. Des curieux y aperçoivent de nombreuses affiches sur lesquelles on peut lire : Collectif des diplômés sans emploi sortis des écoles de formation et professionnelles du Congo, mais également celui des étudiants finalistes en master professionnel de géographie de l'Université Marien-Ngouabi et bien d'autres.

Vice-président du collectif des finalistes de l'Ecole nationale moyenne d'administration (ENMA) en attente d'intégration à la Fonction publique, promotion 2012-2021, Levy Engandza que nous avons rencontré avec ses condisciples le 21 septembre revient sur leurs revendications. " De 2012 à 2021, nous avons dix promotions qui ne sont pas recrutées. Nous avons commencé les démarches depuis octobre 2021, aujourd'hui nous sommes en septembre, c'est tellement lent par rapport aux années passées où dès le mois de mars ou avril on lançait le recrutement de l'année en cours, mais nous sommes pratiquement aux derniers mois, donc c'est trop. C'est pour cette raison que nous sommes ici ", a-t-il expliqué.

Selon lui, ce collectif qui compte 3 800 finalistes avait été reçu, il y a de cela trois mois, par le ministre en charge de la Fonction publique, pour faire part de ses doléances. " Malheureusement, jusqu'aujourd'hui nous n'avons pas une information fiable sur le mois au cours duquel on va notifier le quota de recrutement de l'année 2022. Le ministre d'Etat nous avait demandé d'être patients, mais aujourd'hui nous avons passé beaucoup de temps à la maison, nous constatons qu'il n'y a rien de bon ", a-t-il déploré.

Pour ce énième sit-in, ces finalistes regrettent le manque d'attention particulière des autorités. " Depuis que nous sommes revenus, aucune autorité ne nous a appelé pour discuter avec nous, c'est pourquoi nous continuerons de manifester jusqu'à la prise en compte de nos doléances. Nous demandons respectueusement aux autorités, surtout celles qui sont concernées par les questions de recrutement des finalistes dans notre pays de lancer le recrutement 2022 puisque nous attendions la fin de publication des textes d'intégration au titre de l'année 2021, nous sommes en 2022 ", a lancé le vice-président du Collectif des finalistes de l'ENMA.

Notons qu'à la différence de l'Ecole normale supérieure (ENS) qui forme spécialement les enseignants, l'ENMA dispose de plusieurs filières dont le journalisme, la diplomatie, les douanes, l'administration.