Madagascar: Trafic de tortues radiées - L'extinction très prochaine de ces espèces à craindre

Le Sifaka une espèce de lémuriens.

Les études menées sur les diagnostics des risques de corruption et des perceptions des populations locales affectant la conservation des tortues radiées dans les régions Androy et Atsimo-Andrefana donnent un tableau noir de la situation de ces espèces à Madagascar.

"De nombreuses pressions et menaces pèsent sur ces espèces, en grand danger d'extinction, comme le trafic destiné au marché noir d'animaux de compagnie, pour les tortues juvéniles, ou encore le marché de la viande pour les tortues adultes. La corruption quasi endémique qui sévit à Madagascar vient alimenter et faciliter le trafic et le braconnage de ces espèces devenues de plus en plus rares". C'est ce qu'on peut lire dans les résultats de l'étude menée dans le cadre du projet "Lutte contre la corruption et le trafic d'espèces sauvages" axé sur les tortues radiées dans les régions Androy et Atsimo-Andrefana.

Il s'est avéré que "le secteur des tortues radiées est sujet à pas moins de 35 vulnérabilités et de 24 risques de corruption". L'étude révèle également que "les risques de corruption sont observés à toutes les étapes de la chaîne de valeur desdites espèces". Les interdits et tabous ne suffiraient plus aux communautés locales pour protéger les tortues. Ce, malgré le fait que ces dernières constituent l'identité culturelle des peuples Mahafaly et Antandroy.

Pactiser. Les résultats des études sur les diagnostics des risques de corruption et des perceptions des populations locales affectant la conservation des tortues radiées dans les régions Androy et Atsimo-Andrefana notent que les communautés s'allient aussi bien avec des braconniers qui consomment la chair de ces espèces qu'avec des trafiquants. Ne s'arrêtant pas là, le document pointe du doigt "des actes de corruption au niveau de la procédure pénale et de la transmission des tortues saisies".

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"Abus de pouvoir, pots-de-vin, favoritisme, conflits d'intérêts ou encore trafic d'influence, tels sont les cas de corruption les plus rencontrés dans ce secteur. Pressions et menaces venant de personnes influentes viennent s'ajouter au lot pour entretenir l'impunité", peut-on y lire. Situation dont les conséquences seraient : la méfiance vis-à-vis des autorités locales, la peur de la dénonciation et la frustration engendrée par le manque de sanctions exemplaires vis-à-vis des trafiquants ou des délinquants à l'origine des vols de tortues. L'avenir de ces espèces est incertain si des mesures sévères et strictes ne sont pas prises par toutes les parties prenantes.

À l'heure où Madagascar risque l'extinction du Microcebus Berthae, le cas des tortues radiées et toutes les autres espèces en danger méritent une attention particulière des acteurs : étatiques, organisation de la société civile, partenaires techniques et financiers, citoyens.

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