Burkina Faso: Cours d'histoire

23 Septembre 2022

Ainsi donc après le dossier Thomas Sankara qui a été vidé dans les circonstances que l'on sait, celui de Dabo Boukary vient lui aussi de connaître son dénouement avec un goût d'inachevé. Si nous disons plus haut qu'il y a un goût d'inachevé, c'est bien en raison de la nature de ces crimes, qui oblige à convoquer toute la nomenclature politique de l'époque pour en savoir le fin mot.

Ceux qui ont commis ces crimes sont-ils en effet plus coupables que ceux qui les ont ordonnés et mieux que ceux qui par leur silence coupable les ont cautionnés pour jouir des délices du pouvoir en se faisant leur beurre ? Entre la mort de Dabo Boukary et la découverte de ce fait macabre, il s'est écoulé sept ans pendant lesquels tous les dignitaires de la République en étaient informés sans qu'aucun d'entre eux lève le petit doigt ou a fortiori démissionner pour marquer leur désapprobation.

Tous ont tété goulument aux mamelles du pouvoir, attendant la chute de Blaise Compaoré pour se parer des atours de chevaliers sans peur et sans reproche attachés à la justice. Ce sont eux, les coupables par omission qui ont transféré leurs contradictions politiques au niveau du prétoire et qui tiennent aujourd'hui la république en otage, l'empêchant de surmonter ce passé douloureux, pour appréhender l'avenir avec sérénité.

Dans le dossier Thomas Sankara, cette impression est d'autant plus forte, que la mort du leader de la Révolution était "programmée " depuis août 86, avec les contradictions qui minaient le CNR, nourries par des tracts orduriers au contenu inqualifiable. Des tracts écrits par ces mêmes civils conspirateurs qui ont creusé le fossé entre deux frères d'armes pour aboutir à la tragédie du 15 octobre dont ils ont été les principaux bénéficiaires.

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Des tartuffes opportunistes plus dangereux que les "porte-flingues ", comme Nsoni Nabié , Hyacinthe Kafando ou Gaspard Somé. C'est cela la vérité historique qu'il faut analyser sans passion ni haine, si nous voulons tourner cette page d'intrigues politiques orchestrées par des marxistes qui ont très mal dupliqué cette théorie dans notre pays.

Dans cette occurrence, on comprend l'immensité de la tâche des actuels dirigeants, surtout que les leaders d'opinion actuels ont été embarqués dans cette guerre de tranchées, dont certains ne savent même pas qu'elle puise ces racines dans le congrès de l'UGEB de 1978 qui a consacré "l'explosion " des forces de gauche et créé une inimitié farouche entre les différents camps.

Avec la génération actuelle d'intellectuels "suivistes ", le président Damiba devra ouvrir l'œil et le bon, pour ne pas se laisser entraîner dans cette obsession judiciaire entre deux camps qui ont leur avenir derrière eux et qui veulent plomber celui des autres. Plus que jamais, il devra rester et être le juste milieu pour mériter de la patrie.

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