Congo-Kinshasa: Propos d'Antonio Guterres jugés peu responsables, RDC - la Lucha exige le retrait immédiat de la MONUSCO

A l'occasion de la journée internationale de la paix, le Mouvement citoyen Lucha, lutte pour le changement, a déposé un mémorandum au Palais de la Nation, ce mercredi 21 septembre 2022, pour exiger le retrait immédiat et total des éléments de la Monusco en RDC. Une position qui fait suite aux propos tenus par Antonio Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies, sur les antennes de RFI et France 24, où ce haut fonctionnaire de l'ONU avait tenu des propos selon lesquels, "les terroristes du M23 disposent d'un armement plus professionnel et sophistiqué que la Monusco".

Selon Benjamin Tshikangu, l'un des militants de la Lucha, qui a procédé à la lecture du mémorandum, ces déclarations sur l'inefficacité et l'impuissance de la force onusienne face à ces terroristes et groupes armés, confortent les discours de la Lucha, des militants de la société civile et de la population, qui continuent à attendre le départ de cette force pour des griefs mentionnés par le secrétaire général lui-même. Et surtout, a-t-il renchéri, c'est "une insulte très grave contre le peuple congolais qui se bat au quotidien contre ces agressions répétitives dont il est victime depuis trois décennies".

Pourtant, rappel la structure, le mandat de la Monusco en RDC consiste, entre autres, à l'éradication de ces groupes armés, auteurs de ces violences et la protection des populations civiles.

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Une mission quasiment vouée à l'échec.

Ainsi donc, la Lucha demande à cette force de "quitter immédiatement le sol Congolais". Car, a-t-il affirmé, "plus rien ne justifie leur présence sur le sol de Lumumba".

Pour l'association, le refus de cette force de quitter le Congo sera considéré comme "une implication de la déstabilisation de la région Est du pays pour des raisons que seule la Monusco connait". Il ne sert plus à rien de maintenir une force de stabilisation de la paix, alors que cette paix n'a jamais existé depuis leur présence", a-t-il insisté.

Par la même occasion, le mouvement a rappelé le cas de la prise de Bunagana. "Cela fait près d'un trimestre que la Cité de Bunagana ainsi que d'autres villages des groupements voisins restent sous occupation du Rwanda et son allié terroriste du M23". Et ce, "sous l'œil impuissant du commandant suprême des forces armées mais également malgré la présence de la Monusco venue en principe appuyer l'Etat congolais, a-t-il confirmé.

La lucha estime que commémorer la journée de la paix en RDC, au regard des massacres à grande échelle qui se commettent dans l'Est, particulièrement dans les régions de Béni, Ituri, Rutshuru, les conflits Teke-Yaka à Kwamouth et la prise de la cité de Bunagana par les terroriste Rwandais du M23, sous l'œil impuissant du Gouvernement congolais, d'une part et, d'autre part, de la communauté internationale à travers la Monusco, c'est cracher sur les morts.

Recommandation de la Lucha

La Lucha s'est dit très préoccupée par la trêve observée depuis un certain temps sur tous les fronts, laquelle trêve profite seulement à l'ennemi pour lui permettre de se réorganiser et d'attaquer éventuellement les positions des militaires FARDC.

Pour ce faire, elle demande au Gouvernement le rétablissement de la paix à Kwamouth. Et interpelle les populations Teke-Yaka à cesser avec ce conflit pour cohabiter en tant que frères et sœurs.

La Lucha demande au parlement d'allouer un budget significatif aux forces armées au cours de cette session parlementaire consacrée à l'adoption du budget national. "Il est justice si les députés réduisent sensiblement leurs rémunérations de 21.000$ pour permettre d'investir dans l'achat des munitions et équipements militaires pour l'armée congolaise", soutient la Lucha.

Aussi, la structure demande-t-elle aux vaillants militaires des FARDC d'abandonner des mécanismes de riposte et de ne prioriser que les attaques sans relâche pour défaire définitivement l'ennemi.

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