Afrique: Le réveil du Tiers-monde !

Le temps que nous vivons a ceci d'étonnant que dans le moment même où le risque d'une nouvelle guerre mondiale surgit du conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine, une réforme de la gouvernance mondiale se dessine qui pourrait bien, à brève échéance, rebattre les cartes sur la scène stratégique planétaire.

Expliquons-nous en quelques mots sur ce sujet.

Jusqu'à présent l'Organisation des Nations unies (ONU), dont le siège est aux Etats-Unis, à New York précisément, était dominée de facto par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité - Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie - qui détenaient un droit de veto les mettant à l'abri de condamnations éventuelles en cas de dérives. L'ONU était donc dominée de façon claire par ce groupe qui n'hésitait pas à faire valoir la prééminence dont il s'était doté au sortir de la Deuxième Guerre mondiale et donc à s'imposer comme la puissance incontournable d'une communauté mondiale dont le poids démographique ne cesse de grandir.

Mais voici que la voix de la raison, exprimée jusqu'à présent de façon très discrète par les nations de ce que l'on appelait le Tiers-monde dans les années cinquante du siècle précédent, vient enfin de se faire entendre de façon audible comme on l'a constaté lors de la 77e session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies. Une voix que le discours du président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall, réclamant la présence de l'Afrique au sein du G 20 et dans le groupe permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, a parfaitement incarnée. Une voix que les médias du monde entier ont relayée tout au long de la semaine dernière et qui a été entendue sur les cinq continents du globe terrestre.

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Dans ce contexte et compte-tenu du poids humain des peuples du Tiers-monde mais aussi des fractures qui ne cessent de s'aggraver entre les " Grands " de ce temps, l'on peut être certain que les cartes vont se rebattre rapidement sur la scène politique mondiale : d'abord, bien sûr, parce que les grandes puissances vont certainement tenter de surfer sur ce mouvement historique afin de préserver, voire même d'accroître leur influence ; ensuite parce que le poids social, économique, politique de l'Afrique, de l'Amérique latine, de l'Asie du sud ne peut que s'alourdir dans les mois et les années à venir dans un contexte de tensions croissantes entre les grandes puissances.

Conclusion, provisoire bien sûr, de ce qui précède : les communautés régionales de ces parties du monde doivent maintenant s'organiser pour tirer un juste profit du rééquilibrage de la communauté mondiale qui se dessine et s'imposera inexorablement. Ceci en faisant valoir à l'échelle mondiale leur poids présent et à venir, mais en obtenant simultanément la réorganisation de la gouvernance mondiale dont le Conseil de sécurité des Nations unies demeure le pivot principal.

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