Afrique de l'Ouest: Mali-Antonio Guterres (SG de l'ONU) formel - " Non, les militaires ivoiriens ne sont pas des mercenaires "

24 Septembre 2022

Un terrible désaveu pour la junte au pouvoir au Mali. Antonio Guterres, secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, vient de mettre fin à leur jeu malsain qui consistait à qualifier les militaires ivoiriens qu'elle détient depuis le 10 juillet 2022 de mercenaires. Interrogé par Radio France internationale et France 24 à la veille de l'Assemblée générale de l'ONU, Antonio Guterres n'a pas usé de la langue de bois pour recadrer le Colonel Assimi Goïta.

A la question de savoir si les 46 militaires ivoiriens détenus au Mali étaient des mercenaires comme le prétendent les autorités maliennes, la réponse du patron de l'ONU a été sans équivoque. " Non. Ce ne sont pas des mercenaires. C'est évident. Et je fais appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre ", a-t-il tranché. Mettant fin au faux débat créé par les hommes forts du Mali.

" Nous avons des groupes terroristes qui sont partout. Nous avons des changements climatiques qui ont un impact dévastateur, nous avons des problèmes de gouvernance, comme vous le savez, et nous avons une situation économique terrible ", a-t-il énuméré les véritables problèmes auxquels les autorités maliennes devraient s'attaquer plutôt que de tenter de distraire l'opinion internationale pour s'éterniser au pouvoir.

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Pour rappel, suite au communiqué qui a sanctionné la réunion du Conseil national de la sécurité du mercredi 14 septembre dernier, la junte dirigée par Assimi Goïta s'est fendue d'une réplique, truffée de fautes, dans laquelle, elle exprime sa volonté de ne pas libérer les 46 soldats ivoiriens injustement détenus depuis le 10 juillet 2022. Et, elle n'entend pas également se soumettre à quelque décision de la CEDEAO saisie par les autorités ivoiriennes.

Cette radicalisation, qui saborde toute tentative de règlement pacifique de cette crise, confirme la prise en otage des soldats ivoiriens, et dévoile surtout la stratégie de la junte : faire diversion pour s'éterniser au pouvoir. En effet, Assimi Goïta et ses hommes ont rangé aux oubliettes leur promesse d'œuvrer pour le retour de l'ordre constitutionnel. Curieusement, ils ne font plus cas du chronogramme de sortie de cette transition ni de l'organisation d'élections, alors qu'ils ont pris des engagements fermes devant la CEDEAO.

En arguant que " l'affaire des militaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale ", pour justifier son attitude qui frise la provocation, la junte donne dans la manipulation et l'intox. Elle étale, à la face du monde, son immaturité politique et sa méconnaissance totale du fonctionnement du monde et de la géopolitique. Aujourd'hui, le jeu trouble de la junte irrite la CEDEAO, qui devrait se réunir sur la question à New York la semaine prochaine.

En effet, l'affaire des 46 militaires sera au cœur des discussions. Après les médiations de plusieurs dirigeants de l'Afrique de l'ouest, Faure Gnassingbé (Togo) ; Macky Sall (Sénégal), président en exercice de l'Union africaine ; Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau) président en exercice de la Cedeao ; Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ( Burkina Faso) ; Muhammadu Buhari (Nigeria), Colonel Mamadi Doumbouya (Guinée), le refus de la junte de relâcher les militaires ivoiriens commence sérieusement à agacer tout le monde y compris les chefs d'Etat de la CEDEAO.

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