Ile Maurice: Human Rights Committee - Le Rapporteur spécial épingle Maurice sur Mare-Chicose et les pesticides

24 Septembre 2022

Dans un rapport de 18 pages, le Rapporteur spécial du Human Rights Committee, Marcos Orellan fait état de sa visite au centre d'enfouissement de Mare-Chicose et des consultations menées sur le dossier des pesticides et la gestion des déchets médicaux. L'Assemblée générale du HRC tient une session plénière du 20 septembre au 12 octobre, pour prendre connaissance des rapports des envoyés dans des pays pour voir l'implication des droits humains dans les sphères de ces pays dont Maurice.

Parmi les sujets relevés dans son rapport c'est Mare-Chicose, qui est une bombe à retardement par manque de vision. Selon le rapporteur, parmi les déchets produits, seuls 3 à 4 % sont recyclés dans tout le pays. Le rapporteur estime que le manque de compostage de déchets qui était fait dans le passé à hauteur de 190 000 tonnes n'existe plus depuis 2018. Du coup la situation a empiré à Mare-Chicose avec une hausse dans le nombre de déchets enfouis.

A Maurice 50 % de déchets sont des déchets verts et organiques, suivis de 45 % qui sont des déchets pouvant être recyclés, mais sont enfouis ; à savoir que 14,5 % des déchets plastiques ont été envoyés à Mare-Chicose. Le ministère depuis 2016 cherche un terrain pour installer un ou plusieurs centres d'enfouissement de déchets pour régler la saturation de MareChicose. Sauf qu'entre-temps, une solution pour l'expansion du site a été mise en place qui ne réglera pas le problème des transferts vers le centre d'enfouissement.

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A ce chapitre on apprend que les déchets médicaux à Maurice sont détruits par un incinérateur médical et un autre incinérateur qui fonctionne à 10 % de sa capacité. Ce qui fait que 95 % des 20 000 kilos, soit 19 000 kg des déchets générés chaque semaine, sont envoyés à Mare-Chicose. Les autres incinérateurs dans les hôpitaux sont inutilisables ou ont déjà été démantelés. Récemment un incinérateur à l'hôpital de Rose-Belle a été installé avec un capteur de qualité d'air.

Autre sujet brûlant, c'est l'usage du pesticide qui est utilisé à tort et à travers. De même les témoignages obtenus par le rapporteur du HRC soulignent le cocktail préparé sans méthode scientifique et qui est utilisé dans les champs avec des taux de pesticides interdits par les lois actuelles. Même si sur le papier ce cocktail est interdit, le pesticide y compris les fongicides est ouvertement utilisé dans les champs de cannes, les vergers, et par les gros producteurs de légumes mixtes.

Ce qui intrigue le rapporteur, c'est que les contrôles et les inspections sont faits dans les champs des petits producteurs et non les grosses corporations dans l'agriculture qui auraient leurs systèmes de vérification. Or cette pratique doit cesser et le ministère de l'Agro-industrie doit recruter du personnel pour faire des vérifications chez les petits comme gros producteurs agricoles.

De plus le rapport souhaite qu'il y ait un Environmental Committee à l'Assemblée nationale pour avoir des débats sur les défis environnementaux, dont les défis mentionnés dans ce document de 18 pages. Également une inclusion des parties prenantes dont la société civile est réclamée.

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