L'expulsion des marchands de rue à Soarano n'est pas, totalement, gagnée pour la commune urbaine d'Antananarivo (CUA). Ces marchands revendiquent le " droit " de vendre sur les trottoirs du centre-ville. Ils ont manifesté dans la rue, samedi. " Nous avons été dupés. On nous a demandé de suspendre notre activité, jeudi et vendredi, à cause d'une fête à la Police nationale. Puis, lorsqu'on est revenu, aujourd'hui (ndlr : samedi), les rues ont été infestées d'agents de police municipale. Ils ont barré les trottoirs et nous ont empêchés d'étaler nos marchandises. ", peste Henintsoa, une vendeuse.
Ils exposent leur vulnérabilité pour revendiquer leur statut de marchands de rue. " La plupart d'entre nous sont des mères célibataires. Nous avons fait de l'emprunt pour mener notre petit business. Comment allons nous rembourser la banque ? Et comment allons-nous faire vivre nos familles si on nous expulse d'ici ? ", lancent-ils.
Ces marchands sont allés demander des explications au président du marché de la Petite Vitesse, la rage au ventre. Ils rentrent bredouilles. " Les actions d'assainissement se poursuivent. Il est interdit de vendre dans la rue. Je précise que la majorité de ces marchands ont des boxes à l'intérieur du marché, mais ils les utilisent comme dépôt. ", explique Marcellin Andrisoa Andrianambinina, président du marché de la Petite Vitesse. Jusqu'à hier, les marchands n'ont pas pu continuer leurs activités dans la rue.
Les trottoirs de Soarano jusqu'à Isotry ont été dégagés. Mais ils ne comptent pas abandonner. Ils prévoient de reprendre leurs manifestations, ce jour. La CUA va-t-elle résister aux pressions de ces marchands? Ce n'est pas la première action d'assainissement au niveau de la CUA. Les marchands sont, toujours, revenus. Le maire de la commune urbaine d'Antananarivo, Naina Andriatsitohaina, invite les marchands à rejoindre les marchés formels, et les riverains, de faire leurs achats dans les marchés réglementaires.