Cote d'Ivoire: Restauration de la forêt classée du Cavally - 1000 hectares de forêts classées reboisées en deux ans

27 Septembre 2022

Plus de 1000 hectares de forêts classées ont été reboisées   en   deux ans avec l'appui des communautés rurales dans la forêt classée du Cavally dans le cadre du projet du même nom, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire.  A- t-on appris de sources officielles à Abidjan, le lundi 26 Septembre 2022, dans l'après -midi. Face à la déforestation, au changement climatique et à ses conséquences désastreuses sur l'agriculture, le bien-être des hommes et des espèces animales, Nestlé, dans le cadre d'un partenariat avec le ministère des Eaux et forêts de Côte d'Ivoire (Minef), s'est engagé à contribuer à la sauvegarde et au reboisement de la forêt classée de Cavally.

A cet effet, la Société de développement des Forêts (Sodefor) et Earthworm Foundation ont été désignées afin d'identifier et implémenter des solutions inclusives visant à protéger et restaurer cette forêt, développer la résilience des communautés rurales pour avoir un environnement de qualité.

Un an après le lancement du projet Cavally, les différents partenaires ont présenté les premiers résultats de cette initiative.  Qui consiste entre autres à impliquer les communautés rurales dans la conservation des forêts. « Nous sommes convaincus que la meilleure façon de protéger la forêt classée de Cavally est d'impliquer résolument les communautés à se l'approprier et montrer que la conservation pourrait être une source de revenus supplémentaires », soutient Laurent Tchagba, ministre ivoirien des Eaux et forêts. L'engagement des communautés est une importante porte d'entrée pour véritablement protéger la forêt. Cela consiste à impliquer les communautés à chaque étape clé du projet. Tout en remerciant les   différents partenaires au projet, le ministre des Eaux et forêts, a   expliqué tout le sens de l'engagement de l'Etat ivoirien dans la restauration du couvert végétal. « La stratégie de mise en œuvre vise   à   porter la couverture forestière à au moins 20% du territoire national d'ici l'horizon 2030, soit un accroissement de 3 millions d'hectares de forêts ; ce qui la ferait passer la passer de 2,97 millions d'hectares en 2020 à environ 6,4 millions d'hectares de forêts en 2030. Le gouvernement a par ailleurs mis en place un nouveau cadre juridique pour permettre la mise en œuvre de cette politique, à travers l'adoption de la loi n° 2019-675 du 23 juillet 2019 portant Code forestier dont la majorité des textes d'application ont déjà été adoptés. L'une des innovations majeures de la politique forestière est la contribution du secteur privé dans la mise en œuvre des actions prévues. Le gouvernement de Côte d'Ivoire est dans cette démarche de convaincre le secteur privé à s'engager résolument dans la préservation des forêts et dans l'amélioration des conditions de vie des populations », ajouté le ministre Tchagba.

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Rappelons qu'au cours de l'année 2021, deux groupements de femmes ont mis en place des pépinières d'espèces locales pour fournir les plants nécessaires au reboisement. Aussi, des accords ont été signés avec 09 groupements villageois pour le reboisement des zones de forêts dégradées et avec 06 groupements villageois pour l'entretien des plants de reboisement (200 personnes au total). Avec le soutien des agents de la structure étatique Sodefor et d'Earthworm Foundation, ces groupements ont reboisé 1000 ha de forêts en 2021 et 2022. Pour ces différentes actions (pépinières, reboisement et entretien des plants), les différents groupements villageois ont bénéficié de diverses mesures d'accompagnement dont certaines sont orientées vers la diversification des activités génératrices de revenus. « Ces initiatives cadrent avec notre engagement en faveur d'une cacaoculture durable et des communautés prospères. Nous continuerons à travailler avec le gouvernement de Côte d'Ivoire et nos partenaires pour aider à protéger et restaurer les réserves forestières, et améliorer la qualité de vie des communautés. », a indiqué le Directeur général de la filiale de la multinationale suisse en Côte d'Ivoire, M. Thomas Caso.

En effet, cette entreprise adopte une approche holistique qui aide à lutter contre les nombreux facteurs de déforestation dans les régions clés auprès desquelles l'entreprise s'approvisionne en matières premières.  En janvier 2022, un programme innovant était lancé toujours dans cette vision. Il récompense les producteurs pour la quantité et la qualité des fèves de cacao qu'ils produisent et leurs pratiques agricoles qui prennent en considération l'environnement et le climat. Cette démarche incitative toujours motivée par l'amélioration des revenus des producteurs, vient renforcer les actions en vue de la réduction de la pression sur les forêts. Inverser la courbe de la déforestation.

De 16 millions d'hectares de forêt dans les années 1900, nous sommes aujourd'hui à un peu moins de 3 millions d'hectares. L'agriculture est l'une des causes de cette déforestation. C'est un défi que la Côte d'Ivoire, dont l'économie repose principalement sur l'agriculture, entend relever pour le développement de son agriculture », a affirmé Gerome Topka, Responsable Earthworm Foundation en Afrique de l'Ouest.

Comment réussir à concilier les besoins économiques reposant sur l'agriculture avec les besoins environnementaux dont dépendent les activités agricoles ? La démarche employée par Earthworm Foundation consiste à œuvrer à la conservation des forêts existantes. Celles-ci sont identifiées en général grâce à une méthodologie qui permet d'identifier les vestiges forestiers importants en vue de leur conservation et les zones fortement dégradées pour leur réhabilitation en se basant sur un certain nombre de critères tels que : les espèces végétales et animales, les services écosystémiques, la culture, les habitats, les besoins des communautés, etc. Cette méthodologie est couplée avec l'utilisation de la technologie de surveillance satellitaire de haute résolution (1,5m) dénommée Starling qui permet de détecter la déforestation. Ces activités de protection et de réhabilitation se font en impliquant les communautés rurales et toutes les autres parties prenantes.

Ce projet est l'un des meilleurs projets de partenariats avec le secteur privé.   La forêt classée de Cavally, d'une superficie de 67 541 ha, est fortement menacée par des infiltrations pour la culture du cacao et l'orpaillage clandestin.

Légende photo : Une  des officiels ivoiriens et des partenaires au projet( Ph Bm)

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