Congo-Kinshasa: Dans une interview sur RFI et France 24, Félix Tshisekedi assuré d'être réélu en 2023 grâce à ses nombreuses réalisations

Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, s'est prêté aux questions de RFI et de France 24, vendredi 23 septembre à New York où il séjourne dans le cadre de la 77ème Assemblée Générale de l'ONU. Il a fait le tour d'horizon de l'actualité en RDC notamment, les élections de 2023, de l'arrestation du général Yav avant de chuter sur la question des FDLR évoquée par le Rwanda.

A propos du processus électoral de 2023, le chef l'Etat reste confiant pour sa réélection en 2023. Pour ce, il compte notamment sur la gratuité de l'enseignement et la hausse du budget du pays pour briguer un second mandat présidentiel.

"Moi je suis très confiant. Les réalisations, nous en avons faites énormément. Regardez notre budget, regardez la gratuité de l'éducation. Aujourd'hui, nous sommes à la gratuité de la Santé. Les infrastructures sont en train d'être construites, il y a ce fabuleux et ambitieux programme de développement à la base, c'est-à-dire le développement de 145 territoires qui fera date. Nous sommes convaincus que le moment venu, les choses vont être appréciées par nos compatriotes et ils nous renouvelleront leur confiance. Il n'y a vraiment pas d'inquiétude de ce côté-là ", a déclaré Félix Tshisekedi.

C'est l'occasion pour le président de la République d'affirmer que les opposants ont peur d'aller aux élections étant donné qu'ils savent que le peuple lui renouvellera sa confiance. " C'est pour ça que l'opposition a peur d'aller aux élections d'ailleurs ", a-t-il renchéri.

%

S'agissant du respect du délai constitutionnel, Félix Tshisekedi a indiqué que le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Denis Kadima, ne cesse de lui donner de garantie quant à la tenue des élections l'année prochaine, conformément à la Constitution avant de préciser qu'il veille au quotidien pour que le ministère des Finances dote la Centrale électorale des fonds nécessaires pour conduire le pays aux élections générales.

Le chef de l'Etat est revenu sur le cas de Denis Kadima à présidence de la Ceni en soulignant que cette question est vidée parce que même cette fameuse opposition reconnaît sa valeur. Il l'a fait savoir en ces termes : " Je crois qu'aujourd'hui, cette question est vidée parce que même cette fameuse opposition reconnaît en lui sa valeur et tous nos partenaires ont aussi adoubé l'individu. Il n'y a plus de raison de douter de ça ", a affirmé le chef de l'État avant de réaffirmer que Denis Kadima Kazadi était le meilleur candidat au poste de président de la Centrale électorale.

" Je ne suis pas le seul à le dire, le back ground de Denis Kadima, par exemple, en termes d'élections, c'était le meilleur. Il avait le meilleur profil que tous les candidats présidents. Je ne suis pas le seul à le dire ", a-t-il insisté.

Félix Tshisekedi a en outre rassuré que les élections auront lieu dans le délai constitutionnel en dépit des forces obscures qui, selon lui ne veulent pas des élections et tiennent à les saboter. Il a inscrit dans cette logique, le conflit entre Teke et Yaka. Cette assurance, le chef de l'État, dit l'obtenir du président de la CENI avec qui, il échange régulièrement.

Au sujet du président de la Cour constitutionnelle qui serait son proche, Félix Tshisekedi a indiqué qu'il a été choisi par ses pairs et " c'est un faux procès qui lui est fait ".

Par ailleurs, Tshisekedi a fait savoir que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) n'a jamais émis d'avis pessimiste sur la tenue des élections dans le délai. Il déplore la manipulation des médias par l'opposition.

" Faites très attention à ce qui a été publié, j'ai vérifié auprès des autorités du PNUD, ils n'ont pas affirmé cela. Ils n'ont jamais émis d'avis pessimiste sur la tenue des élections en 2023. Il y a beaucoup de manipulations ", a-t-il mis en garde. Et d'ajouter : " c'est une récupération qui est sûrement l'œuvre des opposants. " On sait comment on peut manipuler les médias ".

Arrestation du Général Yav

Félix Tshisekedi a abordé aussi en ce qui concerne les questions sécuritaires de l'Est du pays, l'arrestation du lieutenant-général Philémon Yav, ancien commandant des opérations militaires contre les terroristes du M23. Accusé de haute trahison, il est depuis lors écroué au pavillon 8 de la prison centrale de Makala. Il est aussi soupçonné d'avoir entretenu d'étroites collaborations avec un haut gradé de l'armée rwandaise, cité d'être impliqué dans un éventuel complot pour un coup d'État contre Félix Tshisekedi.

En date du 22 septembre, au moins 75 militaires œuvrant dans le cercle du général Philémon Yav, ont été arrêtés par les services des renseignements au sein de l'armée avant d'être relaxés le même jour. Toutefois, leurs armes lourdes ont été récupérées par la 34ème région, mais ils ont été autorisés de garder leurs armes individuelles.

Pour le chef de l'Etat, cet officier général serait accusé par ses proches d'être en intelligence avec le Rwanda pour permettre aux terroristes du M23 de prendre aisément la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu.

"J'ai cru comprendre qu'il était accusé par certains de ses collègues de les avoir contacter au nom du Rwanda pour qu'il puisse lever le pied et permettre aux M23 de passer aisément et de prendre la ville de Goma. C'est ce que j'ai cru comprendre mais les enquêteurs sont à pied d'œuvre pour le moment, j'en saurai plus quand je serai rentré du pays ", a déclaré Félix Tshisekedi.

FDLR, " fausse excuse "

Félix Tshisekedi est revenu sur le Rwanda qu'il accuse de mauvaise foi quand il parle des rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en indiquant qu'ils sont plus un problème pour les Congolais que pour les Rwandais avant de rappeler qu'ils constituent aujourd'hui une force " résiduelle ", qui ne constitue plus une menace pour le Rwanda.

Pour le chef de l'Etat congolais, il s'agit d'une " fausse excuse " utilisée par le Rwanda, pour tenter de justifier ses incursions à l'Est de la RDC.

"Le Rwanda est de mauvaise foi. Il utilise souvent ce prétexte pour justifier ses incursions en RDC. Depuis que je suis à la tête de mon pays, nous avons rapatrié à deux reprises des centaines de combattants des FDLR. C'est quand même une preuve de bonne foi. Et aujourd'hui les FDLR c'est une force résiduelle. Qui ne menace plus la sécurité du Rwanda. Les FDLR sont plus un problème pour nous, Congolais, que pour les Rwandais. J'en veux pour preuve l'assassinat de l'Ambassadeur d'Italie en RDC en janvier 2021, M. Luca Atanasio, qui avait été tué par des FDLR. Ils sont devenus aujourd'hui des groupes de bandits de grand chemin. Ils n'ont plus d'idéologie politique visant à prendre les armes contre Kigali," a-t-il indiqué.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.