Il est désormais seul. Le chef de junte militaire au Mali, le colonel Assimi Goïta, c'est de lui qu'il s'agit, a de fortes pressions depuis quelques jours relativement à l'affaire de 46 soldats ivoiriens qu'il séquestre depuis le 10 juillet dernier.
En effet, la CEDEAO et l'ONU ont décidé de joindre leurs voix à celle de la Côte d'Ivoire pour exiger la libération sans délai des éléments des forces spéciales ivoiriennes détenus par les militaires au pouvoir au Mali. En tous cas, les deux organisations ainsi que la Côte d'Ivoire ne cachent plus leur agacement face l'entêtement du président de la transition au Mali de garder les soldats ivoiriens et conditionner leur libération à l'extradition de trois (3) opposants maliens refugiés en Côte d'Ivoire.
Interrogé par les confères de Radio France internationale et France 24, le président en exercice de la CEDEAO a été assez clair sur la question. Pour lui, les soldats détenus ne sont pas des mercenaires comme l'affirme Bamako. Ils sont donc des otages comme le dit Abidjan. Dans ces conditions, le chef de l'État bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo estime que les soldats ivoiriens doivent être libérés sans aucune condition. "Moi, je pense que ce ne sont pas des mercenaires. On vient de voir, avant-hier, la déclaration du Secrétaire général de Nations unies qui dit que ce ne sont pas des mercenaires. Moi, à la place des Maliens, j'aurais relâché ces 49 soldats ", a-t-il affirmé.
Sans préciser que toutes les options sont sur la table de l'organisation sous-régionale pour le règlement de ce dossier. Avant le président de la CEDEAO, le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, avait également désavoué le colonel Assimi Goïta et ses hommes. Selon lui, les militaires ivoiriens ne sont pas des mercenaires. C'est pourquoi, il a invité les autorités maliennes à les relâcher au plus vite. " Non. Ce ne sont pas des mercenaires. C'est évident. Et je fais appel aux autorités maliennes pour que ce problème puisse se résoudre ", a-t-il martelé.
Tout en soulignant que ces autorités devraient plutôt s'attaquer aux problèmes des groupes terroristes, des changements climatiques qui ont un impact dévastateur, des problèmes de gouvernance, la situation économique terrible auxquels le Mali fait face. "Je me réjouis de la participation de la Côte d'Ivoire à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la Stabilisation au Mali(MINUSMA) et à la Mission des Nations unies en République Centrafricaine(MINURCA). Je salue le professionnalisme des contingents ivoiriens déployés dans ces opérations. Je m'incline devant la mémoire des soldats ivoiriens morts pour servir la cause de la paix dans le pays frère du Mali, qui a résolument besoin de l'engagement de tous à ses côtés dans sa lutte contre les groupes terroristes armés.
Malheureusement, dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, quarante-six (46) soldats ivoiriens, déployés en qualité de 8ème détachement de l'Élément de soutien national (NSE) au sein de la Minusma au Mali, y sont injustement détenus depuis le 10 juillet 2022. J'appelle à nouveau à leur libération, sans délai ", a lancé à nouveau le président ivoirien, Alassane Ouattara à la tribune de l'ONU à l'occasion de la 77ème session de l'Assemblée générale des Nations unies. C'est évident, Assimi Goita subit désormais de fortes pressions relatives à l'affaire des soldats ivoiriens qu'il détient depuis le 10 juillet dernier. Continuera-t-il à affronter tout le monde ou va-t-il enfin lâcher prise ? Attendons de voir.