La raréfaction du raphia persiste. Ce problème est dû à l'exportation en grande quantité de cette fibre végétale. " On peut dire qu'il n'y a pas encore de solution pérenne pour la filière raphia car nous ne sommes plus en mesure de bénéficier de matières premières de premier choix. Elles sont toutes destinées à l'exportation, et nous ne pouvons disposer que du 2ème choix qui reste sur le marché et qui est de mauvaise qualité. En outre, on constate aussi une augmentation du prix du raphia due à l'inflation, il se vend maintenant entre 8 000 et 9 000 ariary le kilo contre 5 000 à 6 000 ariary auparavant.
Cette mauvaise qualité de la matière première impacte la qualité des produits finis des artisans. Nous sommes obligés de hausser nos prix suite à cette augmentation du prix de la matière première ", selon Voahangy Andrianarilala, une artisane spécialisée dans la vannerie et propriétaire de Mada--sa-lanitra, une petite entreprise artisanale, hier, lors de l'ouverture de la foire artisanale et des produits locaux qui se tient au jardin d'Antaninarenina et se terminera le 1er octobre. " Le raphia dans tous les états " est le titre de cette foire. Un autre artisan a également confirmé la persistance du problème de la raréfaction de ces fibres végétales.
" Le ministère de l'Artisanat et des métiers devrait prendre des mesures pour réduire les exportations afin de limiter cette raréfaction du raphia. Jusqu'à présent, la solution trouvée par le ministère est de planter du raphia, or, c'est une solution à très long terme, car on ne peut récolter la fibre de raphia qu'à partir de quatre ou cinq ans. C'est un problème qui nous fait souffrir, nous autres artisans. Parfois, nos produits sont devenus inabordables vis-à-vis du pouvoir d'achat de nos clients locaux à cause de cette hausse des prix de la matière première.
D'autre part, les touristes qui sont attirés par nos produits sont encore très peu nombreux ", explique un autre artisan. Par contre, une source du ministère assure que le ministère cherche toujours des solutions pour la filière raphia. La régénération du raphia à travers la plantation de jeunes plants comme à Mahajanga et Ambanja compte parmi les solutions.