Ce qu'a révélé le DG de l'Inspection Général de l'Etat (IGE) avant-hier lors de la présentation du rapport de cette institution a de quoi laisser pantois le simple citoyen. Au-delà du montant du détournement des deniers publics, plus de 51 milliards d'ariary, qui est très élevé, c'est le fait qu'il concerne tous les échelons de l'administration, du rang le plus bas à celui le plus élevé. Le chiffre frappe l'esprit , mais ce que l'on doit surtout relever est la généralisation de la pratique. Le constat est amer, mais il est nécessaire d'y porter remède en sanctionnant tous les responsables de ces actes.
Le mal profond de la corruption
L'IGE est sous l'autorité du président de la république et les enquêtes menées par les inspecteurs ont reçu son aval. Le travail qui a été fait est louable et le rapport présenté montre que l'administration est gangrénée par la corruption. Les révélations qui ont été faites ont de quoi scandaliser l'opinion, mais les membres de l'institution n'ont aucun pouvoir de sanction.
C'est maintenant à l'état d'agir. Le directeur général de l'IGE déplore le fait qu'il n'y ait que huit inspecteurs d'état pour mener les investigations sur le terrain et on subodore que de nombreux cas de malversation n'ont pu être relevés. Aussi saisissant que soit le chiffre du montant détourné, ce n'est en quelque sorte qu'une partie de l'iceberg de la corruption. C'est la suite donnée à ce rapport d'activité que l'on voudrait connaître.
Les personnes accusées de détournement devraient être traduites en justice et sanctionnées si la procédure suit son cours , mais on connaît l'encombrement des tribunaux et on doute de la célérité du traitement des dossiers. Le système est perverti et il est nécessaire de l'assainir. De nombreux efforts doivent être fournis pour y parvenir. Certains diront qu'il ne s'agit que d'un vœu pieux, mais le constat qui a été fait est important et il permet de conscientiser les citoyens.