Congo-Kinshasa: Etat des rois ?

Un analyste libre d'esprit a lancé hier, dans la soirée, que, sous Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, la RD. Congo, loin d'être un Etat des Droits, ne serait devenu qu'un simple Etat des rois.

Au regard du schéma qui, apparemment, aurait tendance à devenir la règle et consacrant ainsi l'impunité, n'avait-il pas raison de le dire lorsqu'on considère la façon dont la justice traite certains dossiers dits des "gros poissons" que d'aucuns qualifient, outre de mesure, des "Kuluna en cravate".

A y voir de près, le tracé est là : corruption ou vol - convocation- mandat d'arrêt provisoire ou détention préventive -Makala -liberté provisoire et enfin, évacuation pour des soins à l'étranger, avant de revenir totalement plus blanc que la neige, pour occuper encore de nouvelles fonctions au-devant de la scène.

Tenez ! Dans l'affaire Kamerhe et Samy Jammal, cette logique, pourtant décriée, a été respectée pour autant que des millions consacrés aux travaux de 100 jours n'aient été récupérés. En son temps, dans le dossier de Bakonga à l'Epst, alors que les autorités Brazzavilloises avaient été mises à contribution pour en venir à bout de détournements de plusieurs milliers de dollars, voici qu'un temps plus tard, l'homme est revenu dans les oripeaux de l'actuel pouvoir. Pince sans rires, il brandit, d'ailleurs, des affiches frappées sur fond de la photo portait du Chef de l'Etat, Félix Tshisekedi.

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Comme si ces histoires-là, celles des détournements opérés sur le dos du peuple congolais, n'étaient qu'une fiction ou une simple hallucination juste bonne à jeter dans l'océan de l'oubli. Mais, hélas ! Les dossiers liés à RAM et ainsi qu'aux démêlées avec les opérateurs des Télécoms sont aussi là... On y peut y trouver d'autres cadavres dans les placards, si les filets de l'IGF y mettait la main.

Bien avant, pendant que Tshisekedi Tshilombo, fort de ses pouvoirs les plus étendus au sommet de l'Etat, après la rupture de la coalition FCC-Cach, bien d'autres dollars exprimés en milliers ou millions prirent des destinations inconnues, sans que la justice n'en arrive à ramener les brebis scrofuleuses sur le droit chemin.

A deux doigts des élections 2023 et surtout que très bientôt, les affaires d'achat du carburant qui, sur toute la ligne, ont laissé de mauvaises odeurs à l'effet des tentatives de détournements attribués à Bidimbu, sont encore fraiches dans la mémoire, voici l'épopée "vidiyetshimangagate".

Une autre espèce de réminiscence de tous les ratés de justice d'hier, d'aujourd'hui et, voire de demain.

En moins de dix jours, l'homme surnommé "Monsieur 20 %", hume, désormais, de l'air frais, là où nombreux s'attendaient, cette fois-ci, à un procès exemplaire.

Mais, finalement, où va-t-on ? Pourquoi alors s'adonner à tous ces spectacles désolants ? Est-ce qu'on a vraiment besoin de bâtir un Etat des droits en RD. Congo ou un Etat des rois ?

Réfléchissez-y !

 

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