Congo-Brazzaville: Education - Une rentrée scolaire entre guillemets

A quelques jours d'une rentrée générale des classes, le fardeau de renvoyer les enfants sur le banc de l'école se fait de plus en plus lourd pour les parents congolais qui sont pris entre les feux des inscriptions-réinscriptions et l'achat des fournitures scolaires, dont le prix n'a pas manqué lui aussi d'augmenter dans un contexte d'inflation générale. Après la rentrée scolaire des systèmes éducatifs étrangers, le tour est aux élèves en système éducatif congolais de retrouver le banc de l'école. Si le retour à l'école porte toujours son lot de stress et d'anxiété pour les apprenants, cette fois-ci ceux qui sont stressés d'une façon particulière sont les parents qui sont mis face à leur responsabilité de faire jouir à leurs rejetons leur droit à l'éducation, à l'instruction, qu'importe les conditions.

Le contexte ici leur est moins favorable que les précédentes années face à la légère inflation observée dans les prix des fournitures scolaires qui ne fera que s'accroître avec l'imminence du jour-J. Si le gouvernement fait jouir de la gratuité de l'enseignement aux élèves par le biais de l'éducation publique, le changement de paradigme peut être vécu comme une précarisation contrainte et forcée par un système qui ne prend pas en compte les changements du moment.

Après une année académique 2021-2022 particulièrement mise en difficulté au dernier trimestre par des crises répétitives dans le domaine du transport, cette année s'augure elle aussi difficile avec le coût des fournitures en hausse et le coût de la vie en lui-même globalement plus cher.

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Devant cette fragilisation de la classe moyenne, l'on reste songeur face aux crédits " Rentrée scolaire " proposés par les banques de la place. A quoi cela sert-il de travailler toute sa vie pour devoir s'endetter afin de pouvoir envoyer ses enfants à l'école ? Si pour un chef de famille lambda envoyer ses enfants à l'école devient un casse-tête chinois, une société empathique et soucieuse du bien-être de tous peut aussi se poser la question de savoir comment font les chefs de famille qui ont un ou plusieurs enfants portant des maladies chroniques ou un handicap particulier qui nécessite une prise en charge lourde ou régulière qui s'ajoute à une rentrée scolaire " entre guillemets " pour la majorité de la population.

La situation socio-économique de la République du Congo laisse de plus en plus à désirer et la fragilisation de l'accès à l'éducation entraînerait des problèmes plus profonds encore que ceux qui défraient actuellement la chronique, à savoir ceux liés à l'insécurité à Brazzaville. Les enfants d'aujourd'hui sont les citoyens de demain. Négliger leur éducation c'est hypothéquer l'avenir même de toute une nation. Cela revient à vendre sa dignité à l'abîme.

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