Madagascar: Macro - économie - Les ressources financières internes s'améliorent

Malgré une situation post-crise sanitaire toujours marquée par des doutes et des incertitudes, les recettes douanières et fiscales enregistrent des signes qui prêtent à l'optimisme.

Mobilisation des recettes publiques. Un des soucis du Fonds monétaire international, FMI, dans l'exécution du programme Facilité élargie de crédit, FEC. Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances, l'a si bien rappelé mardi à Ambatonakanga. " Au-delà du respect du plafond d'endettement convenu avec le FMI, la progression du taux de réalisation de l'administration douanière malgache a aussi contribué au déblocage des 31,9 millions de dollars au titre de la troisième tranche de la FEC ". Les réformes entamées visant la modernisation des services douaniers, articulées sur trente-et-un projets, commencent à produire les effets qu'elles ont suscités.

D'après les statistiques mises à jour de la Direction générale des douanes , " 2 100,7 milliards d'ariary de recettes budgétaires ont été collectés pour les huit premiers mois de l'année 2022. Par ailleurs, 14 442,6 milliards d'ariary d'importation, soit 3 604,2 millions de dollars US, ont été enregistrés en incluant les opérations des entreprises franches et les autres opérations non taxables. Tandis que 164,8 milliards d'ariary de droits et taxes à l'importation ont été exonérés sur notes du Conseil des ministres sur la même période ". Il apparaît quand même en toile de fond(s) de ces données, le fossé du déséquilibre de la balance commerciale en valeur au profit des importations. Qui risque de gagner en profondeur par l'envolée du dollar et le yo-yo de l'euro sur le baromètre du Marché interbancaire de devises, MID.

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Excédentaire

En termes de prévisions, une recette douanière de 3 063 milliards d'ariary serait envisagée pour 2022, soit une augmentation de 7% par rapport à 2021. Le montant cumulé au premier semestre représente 51% de la prévision initiale . Si cette tendance se maintient, la réalisation de l'exercice actuel va être excédentaire d'ici décembre selon la Direction générale des douanes. Les fluctuations des devises et la hausse des coûts des frets maritimes ont amélioré la récolte des TVA, explique l'Administration douanière qui signale au passage l'envolée des cours du baril du pétrole.

D'autre part, selon toujours les estimations officielles, " une amélioration du niveau de recouvrement des recettes fiscales intérieures a été observée au titre du premier semestre 2022. Les recettes fiscales intérieures des six premiers mois de l'année ont augmenté de +7,75%, soit +117,8 milliards Ariary, par rapport à la même période en 2021. Ce qui const i tue le meilleur progrès au niveau de tous les grands impôts hormis l'Impôt sur les revenus salariaux et assimilés, IRSA, et l'Impôt sur le revenu des capitaux mobiliers, IRCM. La prévision globale du premier semestre 2022 n'a été atteinte qu'à 79,2%, engendrant un gap de 431,2 milliards ariary au niveau des grands impôts, exceptés l'impôt sur le revenu (IR), l'impôt synthétique (IS) et l'impôt sur les marchés publics, IMP ".

L'argument évoqué pour motiver cette défaillance s'étale comme suit . " Cette contre-performance s'explique par la chute du secteur pétrolier, en matière de TVA, et l'existence de la régularisation exceptionnelle du secteur minier aux mois d'avri l et mai 2021. Situation accentuée par la non régularisation de l'IRSA des fonctionnaires au mois de juin 2022 (en attente de la LFR 2022), ainsi que la contre-performance du secteur tourisme, en convalescence, dont l'objectif en matière de droit de timbres sur visa n'a pas été atteint en raison de l'ouverture tardive et progressive des frontières internationales " soutient la Direction générale des impôts. En tout cas, le taux de pression fiscale ramené au Produit intérieur brut, PIB, tournerait aux alentours du 11%. Très en-deçà de la moyenne africaine qui dépasse les 20%. Ce qui explique le recours aux emprunt sa u près des bailleurs des fonds traditionnels pour les dépenses d'investissement de l'État. Sous forme de dons non-remboursables avec des conditionnalités strictes ou des prêts à taux concessionnels. Des ardoises financières à effacer sur le long terme connues sous le générique " encours de la dette ".

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