Madagascar: Service incompris

Prix Nobel de la queue. Un titre qu'aucun pays au monde ne pourra nous disputer. Qu'est-ce qui aime faire la queue même là où normalement on ne devrait pas. On y perd un temps fou. Et même si le TIM is money a fait son temps, le préjudice financier causé par cette longue attente est incommensurable. À la banque, que vous fassiez un retrait de votre argent ou un versement au profit la banque, vous devez prendre votre mal en patience.

La situation est la même dans toutes les banques. Il n'y a qu'une seule caisse pour le retrait et pour le versement. Et comme les versements ne sont jamais de petites sommes quand le client est une société ou une entreprise, le tarif minimum est une demi-journée. On se demande si le client est toujours roi, en tout cas, l'attente lui cause le désarroi. Le sens de service est totalement absent. Le pire est que tout le monde accepte stoïquement cette situation. Aucune protestation, aucune remarque. Les jours et les semaines passent mais c'est toujours la même rengaine d'un côté comme de l'autre.

La banque n'a pas l'intention de mieux servir ses bailleurs de fonds, et les clients sont parfaitement résignés à leur sort. C'est ainsi qu'on est ce qu'on est. Ailleurs, à Maurice par exemple, les opérations dans une banque sont plutôt expéditives. Là-bas, on connaît bien le sens du mot service. Ainsi pour faire du change, trois minutes suffisent sans besoin de montrer son passeport. Un détail important et déterminant pour le tourisme. Ici, même les hôtels classés cinq étoiles ne peuvent pas faire du change. Et dire qu'on ambitionne d'appâter un million de visiteurs. Les GAB, n'en parlons pas. Ils créent plus de problèmes qu'ils n'en résolvent.

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À la Jirama, ce n'est guère mieux que vous veniez pour faire un versement ou pour un renseignement. La dose est la même pour tout le monde. Pire, quand le préposé à l'accueil vous envoie à la mauvaise porte, vous risquez de faire la queue deux fois. Et pour un arrêt de compte, on vous demande de revenir un autre jour avec tous les dossiers nécessaires. Auparavant il suffisait de remplir un formulaire.

C'était plus simple. Pourquoi donc compliquer les choses? C'est d'autant plus révoltant que le service qu'on vous rend est totalement défaillant. Ni eau, ni électricité. Seul changement positif, la queue se fait assise depuis quelques années alors qu'auparavant on fait station debout pendant des heures. Mais l'attente reste. Dans les grandes surfaces, la queue est la tasse de thé de tout le monde. Pour voir un grand match de sport ou un spectacle artistique, la queue est inévitable pour avoir un ticket d'abord ensuite pour entrer au stade. Même si vous avez votre ticket pour un emplacement réservé, il faut arriver tôt sinon ce sont les resquilleurs qui se prélassent dans votre siège sans que les organisateurs puissent faire quoi que ce soit. Ils ignorent visiblement ce que c'est le service après vente. Il est difficile d'en avoir pour son argent. Dans tous les cas, il y a un manque total de respect vis- à-vis des clients.

Il suffit pourtant d'une petite attention pour donner son vrai sens au mot service tout court. Si on y rajoute public, on risque de se faire lyncher. Partout le service est incompris sauf si vous payez l'avance un pourboire qualifié de corruption quand il s'agit de se faire servir plus vite que les autres avec du travail bien et un sourire aussi large que la mâchoire de la dame de service le permette.

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