Le ministre des Affaires étrangères affirme que Madagascar soutient les propositions de réforme des Nations Unies. Une annonce faite durant une cérémonie à Ambatoroka, hier.
Des changements profonds . Les voix s'élèvent de plus en plus pour en réclamer au sein de l'Organisation des nations unies (ONU). Un appel que soutient Madagascar selon Richard Randriamandrato, ministre des Affaires étrangères.
De retour de la 77 ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le chef de la diplomatie malgache a fait une première sortie publique et tenu une première allocution publique, hier. C'était à l'occasion d'une réception pour la fête nationale allemande à la villa Berlin, à Ambatoroka. Profitant de cette tribune, le ministre des Affaires étrangères a affirmé que Madagascar est en faveur de la réforme des Nations Unies.
"Il y a une majorité d'opinions en faveur d'une réforme de l'ONU pour qu'elle soit plus efficace en matière de maintien de la paix et de développement. Je tiens à dire que Madagascar soutient les propositions de réformes des Nations Unies. Une oeuvre de longue haleine mais c'est important de faire évoluer l'ONU pour qu'elle puisse assumer sa mission", déclare le chef de la diplomatie malgache . Cette réforme requise concerne, notamment, le Conseil de sécurité.
Revendication légitime
"Le Conseil de sécurité, notamment, qui est un organe majeur, doit connaître des changements profonds au risque de se voir obsolète. Maintenir la paix et la sécurité internationale est l'affaire de tous. Les droits de veto, exclusifs à cinq pays, ont fait leur temps", ajoute Richard Randriamandrato. Cette ligne est, de prime abord, largement partagée par les pays africains.
Une position et des revendications affirmées de vive voix par Macky Sall, président du Sénégal, qui assure aussi la présidence tournante de l'Union africaine (UA), à la tribune des Nations Unies, le 21 septembre. Dans la salle de l'Assemblée générale de l'ONU, le président sénégalais lance, "près de 80 ans après la naissance des Nations Unies et des institutions de Bretton Woods, il est temps d'instaurer une gouvernance mondiale plus juste, plus inclusive et plus adaptée aux réalités de notre temps.
Il est temps de vaincre les réticences et de construire les narratifs qui persistent à confiner l'Afrique en marge des sphères décisionnaires ". Il ajoute, "il est temps de faire droit à la juste et légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de sécurité (... )". Dans les coulisses de la diplomatie mondiale, les débats sur la réforme du Conseil de sécurité concernent, notamment, l'avenir du droit de veto, prérogative exclusive des cinq membres permanents. L'UA, par ailleurs, veut que l'Afrique soit représentée dans la liste des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU.
Dans cette optique, du reste, Macky Sall clame, "c'est en collaborant dans le respect de nos différences que nous redonnerons force et vitalité à la raison d'être des Nations Unies, c'est à dire préserver les générations actuelles et futures du fléau de la guerre, promouvoir la cohabitation pacifique des peuples et favoriser le progrès en instaurant une meilleure condition de vie pour tous". Toujours dans l'esprit de cette revendication d'une réforme en profondeur des Nations Unies, l'Afrique revendique, également, un changement de fond dans les relations internationales.
Parlant "d'une Afrique des solutions", Macky Sall indique que le continent "souhaite engager avec tous ses partenaires des rapports réinventés qui transcendent les préjugés, selon lequel qui n'est pas avec moi est contre moi. Nous voulons un multilatéralisme ouvert et respectueux de nos différences (... )". Durant la 77ème session des Nations Unies, justement, Madagascar a mis en avant sa politique diplomatique ouverte et non exclusive.
L'idée d'une nouvelle démarche diplomatique qui consiste en un soutien mutuel entre les petits pays au niveau international et multilatéral a aussi été soulignée. C'est l'objet des signatures des déclarations d'établissement de relations diplomatiques entre Madagascar et le Royaume du Bahreïn, la République Dominicaine et la République du Saint Marin. Le soutien mutuel sur la question de la réforme des Nations Unies est, notamment, affirmé entre la Grande île et Saint Marin.
