Madagascar: Pollution de l'air - La fumée de la décharge d'Andralanitra asphyxie

Enième sonnette d'alarme des habitants autour de la décharge d'Andralanitra. La fumée de cette décharge les tue à petit feu. Les déchets brûlent depuis mercredi, mais les agents de la Société municipale d'assainissement (SMA) et les sapeurs pompiers ont du mal à éteindre complètement les feux.

La fumée est asphyxiante. " Ma fille aînée a eu des crises d'asthme, lorsque la décharge s'est mise à brûler, dernièrement. Nous avons été contraints de l'emmener à la campagne, pour l'éloigner de cette pollution. Malheureusement, elle doit revenir ici, pour l'école. Elle doit prendre des corticoïdes tous les soirs, pour se calmer ", déplore Sariaka Falianja, mère de deux fillettes, qui vit à Ambatomaro, en face du site de la décharge d'Andralanitra. La grande majorité des habitants qui vivent autour de la décharge, développent des maladies respiratoires.

" La fumée émanant de la décharge a un impact sur la santé des riverains. En ce moment, en tout cas, les syndromes grippaux sont les principaux motifs de consultation, chez nous ", explique le Dr Nirifanja Randretsa, médecin au cabinet médical Ravintsara à Ambohimahitsy, non loin d'Andralanitra. Des victimes de cette pollution ont déjà lancé une pétition pour demander la délocalisation de cette décharge. Le ministère de l'Eau, de l'assainissement et de l'hygiène et l'ambassadeur du Japon ont discuté de sa fermeture, au mois d'avril. Jusqu'ici, le projet n'avance pas beaucoup.

%

" Cela fait une quinzaine d'années que ce projet a été lancé. Mais rien n'est fait jusqu'ici ", indique le colonel Jaona Ravoavy Andrianaivo, directeur général de la SMA. Selon lui, le blocage réside autour de la recherche du terrain sur lequel le site pourra être implanté. En attendant que ce projet se concrétise, toutes les personnes concernées, que ce soit les victimes ou les responsables du site, se donnent la main pour éteindre le feu.

La société Akanjo, dont les employés figurent parmi les principales victimes de la pollution engendrée par cette décharge, appuient les agents de la SMA et les sapeurs-pompiers au sein de commune urbaine d'Antananarivo. Cette société emploie quinze personnes, à raison de 10 000 ariary par jour, pour éteindre les points de feu.

" Certes, cela coûte cher, mais les impacts de cette pollution sur la santé sont néfastes", lance Sariaka Falianja, responsable de la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises au sein de la société. La bataille est rude. Les sources de feu sont incontrôlables. Les méthanes s'embrasent chaque fois qu'ils sont exposés au soleil, et c'est ce qui expliquerait les feux dans cette décharge.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.