Madagascar: Penjy Randrianarisoa - " Je fais abstraction des rivalités politiques "

interview

Une exception qui confirme la règle. Penjy Randrianarisoa, maire TIM de la commune d'Ivato, n'hésite pas à louer ses relations amicales avec le pouvoir central présidé par Andry Rajoelina.

Comment expliquez-vous que des dirigeants qui ne sont pas du même bord politique que vous, vous courtisent ?

J'ai mes propres principes .Pour moi la gestion de l'administration publique, comme la mairie, ne doit pas être mêlée aux couleurs politiques. En démocratie, les vaincus des élections ont le devoir de respecter les gagnants. J'ai été élu maire sous l'étiquette du parti TIM. Mais je me considère comme l'édile de tous les habitants de la commune d'Ivato. De même, le président de la République Andry Rajoelina, est celui de tous les Malgaches.

Le TIM se déclare être de l'opposition mais moi je prône la collaboration avec le régime et les dirigeants en place. Comment pourrais-je refuser une telle entente alors que le président de la République, Andry Rajoelina en personne, a promis la construction de nombreuses infrastructures publiques ici.

Routes, écoles, stade de football, gymnase, réhabilitation de la mairie. Des projets sur la bonne voie que je n'ai pas l'intention d'abandonner pour des raisons politiques. L'intérêt de la population passe avant les soucis et les calculs politiciens de bas étage. Je ne sacrifierai jamais mes administrés sur l'autel d'un conflit politique improductif. Je fais abstraction des rivalités politiques dans l'exercice de mes fonctions.

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Quelle a été la réaction de votre famille politique ?

Il est utile de bien faire le distinguo entre les activités politiques et les attributions du maire. Marc Ravalomanana, fondateur du TIM , pour avoir occupé le même poste que le mien dans la capitale, en sait quelque chose . Il ne s'oppose pas aux démarches visant à développer la commune sur tous les plans.

Mais il existe des éléments extrémistes du parti qui refusent ces évidences. Et continuent à investir dans les médisances et les calomnies. Cela ne m'empêchera pas de poursuivre les œuvres déjà entamées. Je rappelle que pour ce qui est de l'Exécutif, le président de la République et les maires sont élus au suffrage universel direct. Je ne vois pas d'inconvénient à ce qu'une bonne entente s'instaure entre eux. Votre mairie a beaucoup fait pour les infrastructures publiques communautaires.

Pourriez-vous en dresser un premier bilan ?

" Ivato mamirapiratra " ou " Ivato brillantissime ", c'est notre devise. Étant la principale entrée au pays, Ivato se doit de faire bonne figure. Pour les visiteurs qui débarquent, étrangers ou nationaux, c'est la première impression qui compte. Nous avons alors fait le nécessaire dans cette optique. De nombreuses réalisations peuvent être citées.

Comme l'assainissement des ruelles serpentant des habitations, jadis jonchées par des ordures ménagères qui baignaient dans la boue, propices à l'insécurité. Aujourd'hui bétonnées pour durer.

La construction d'un marché d'une superficie de 1,5 hectare pour Ivato, de deux écoles primaires publiques à Ilaivola et Tanambao, une salle supplémentaire pour le lycée d'Ivato, d'un Centre de santé de base, niveau II, CSB-II, à Ambodirano avec plus d'espace pour les patients et équipé d'une unité de dentisterie, du Tranompokonolona de Mandrosoa et Ankadin-dravola. Sans oublier le maintien au quotidien de la propreté.

Je ne vais pas me vanter mais des citoyens disent que ces multiples initiatives frappent à leurs portes. Pas plus tard que mardi, nous avons inauguré d'autres ouvrages dans le même sens. Il paraît que les citoyens d' Ivato sont des contribuables assidus, une rareté dans le pays.

Votre explication ?

Quand des contribuables ressentent des transformations positives dans leur cadre de vie et dans leur vécu au quotidien, il n'hésitent pas à apporter leur part de briques à l'édifice. Nous avons aussi expliqué que payer les impôts n'est pas une punition mais plutôt une obligation envers la nation. En contrepartie, nous avons imposé la transparence totale, excluant toute velléité de corruption, dans la gestion des fonds publics dont nous avons la charge.

Une confiance mutuelle et réciproque s'est instaurée. La totalité des financements de toutes ces infrastructures communautaires a été tirée du budget communal. Nous avons pu verser les salaires des employés communaux, même durant la crise sanitaire. Ceci étant, les subventions accordées par l'État demeurent nécessaires pour les projets d'envergure.

Comment vos administrés ont-ils accueilli ces réalisations ?

Avec joie et enthousiasme. Ils sont fiers d'être originaires d'Ivato. Nous avons remarqué que ces innovations ont inculqué un autre état d'esprit, une nouvelle mentalité, chez la population, devenue plus encline au respect de la discipline collective. Ce qui facilite nos rôles et attributions.

Et qu'en est-il de l'entretien de ces acquis souvent détruits par des actes de vandalisme ?

Tout cela ne servirait à rien sans la protection et la préservation. Maintenant, les habitants ont conscience de l'importance de cet aspect. La commune y consacre une attention particulière. Des iconoclastes pris sur les faits ont été amenés par des simples citoyens aux forces de l'ordre.

Est-ce que le nouveau terminal de l'aéroport d'Ivato a apporté des bénéfices pour la population ?

L'aéroport a toujours été associé à l'histoire d'Ivato. Pour le nouveau terminal international, la commune ne bénéficie pas des ristournes venant de chaque passager, ni des taxes de nuisance sonore, encore moins des taxes de roulage suivant les dimensions des appareils qui vont et viennent sur le tarmac.

Comme cela se fait dans les grands aéroports du monde. Par contre, la nouvelle installation apporte des profits indirects aux hôteliers -restaurateurs, aux professionnels des transports, aux fabricants de produits artisanaux. Sans compter la création d'emplois pour les riverains. Un symbole du progrès pour notre commune.

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