Madagascar: Etats-majors politiques - La concertation nationale en perte de vitesse

Tout s'accélère et les états-majors politiques semblent se focaliser sur les élections à venir si l'on se réfère aux différents mouvements de ces dernières semaines. Et l'organisation de la concertation initiée par une frange de l'opposition est en perte de vitesse.

À l'allure où vont les choses, la concertation nationale souhaitée par l'opposition et quelques organisations de la société civile tombera dans les oubliettes. Il ne reste plus que quelques partis politiques qui aspirent à ce que cela se fasse afin d'assurer un climat politique serein avant la tenue de l'élection présidentielle. Hier, durant la conférence de presse qu'il a organisée à Andravoahangy, le parti Otrikafo a indiqué que le risque d'une crise postélectorale est élevé si on ne passe pas au préalable par une concertation nationale.

Le parti Tiako i Madagasikara de Marc Ravalomanana n'a également pas oublié dans son communiqué de ce samedi de réitérer qu'il est nécessaire que l'on organise cette concertation inclusive pour l'amélioration du code électoral mais aussi des institutions électorales pour avoir des élections propre avec des résultats acceptés par tous. Un langage qui s'accorde bien avec celui du parti HVM qui tient également à l'organisation de cette concertation avant les élections.

Mi-septembre. Réunis le 30 juillet dernier à Behoririka, des membres des partis de l'opposition ont accouché d'une date pour la tenue probable de la concertation nationale qu'ils ont tant souhaitée depuis des mois. Lors de cette rencontre, ils ont annoncé que cette concertation nationale aurait lieu à la mi-septembre. Ils ont également souligné que cela fait suite à la déclaration du FFKM, de la communauté internationale, du CFM et du HCDDED qui, selon leurs dires, vont faciliter la concrétisation de cette concertation. Le Comité Mixte Technique (CMT) à l'origine de cette initiative semble dépassé par les conjonctures de ces dernières semaines et n'a pas pu passer à l'acte.

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Vœu pieu. Les partis de l'opposition et tous ceux qui aspirent à l'organisation de cette concertation nationale ont toujours souhaité le soutien de l'Église. Un soutien qui leur donne plus de crédibilité assure la neutralité de toute l'opération. Toutefois, malgré un leurre d'intérêts montré par les responsables des Églises, ce souhait reste un vœu pieu. Lors d'un culte œcuménique organisé à Amparibe le 17 septembre, les responsables du FFKM écartent toute aspiration à l'organisation de cette concertation nationale. Le pasteur Rabarimanana a, d'ailleurs, martelé qu'il n'y a aucune velléité politique derrière les intentions de l'Église et qu'une concertation, surtout politique, n'est pas dans le plan.

Soutiens. Les pays partenaires ont également un penchant concernant cette initiative. Lors de sa première rencontre avec la presse, Isabelle Delattre, nouvelle ambassadrice de la délégation de l'Union européenne, a affirmé que " nous encourageons toujours les plateformes de dialogue ". La nouvelle ambassadrice de l'Union européenne à Madagascar n'est pas passée par quatre chemins pour déclarer son soutien au " dialogue " ou à la " concertation " selon le jargon en vogue. " C'est un gage de démocratie ", poursuit-elle. La diplomate penche, en effet, en faveur de l'initiative qui peut garantir également, à ses yeux, un " fonctionnement paisible du processus électoral ".

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