La Banque mondiale figure parmi les grands bailleurs de fonds de la lutte contre les effets néfastes du changement climatique. Ce bailleur de fonds a réitéré son engagement lors d'une rencontre, la semaine dernière, entre la ministre de l'Economie et des Finances Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison et la directrice régionale du département du Développement durable des régions de l'Afrique Orientale et Australe de la Banque mondiale, Ayat Soliman.
En effet, le rapport de diagnostic sur l'impact du changement climatique à Madagascar a été discuté durant cette rencontre. Il s'agit d'un rapport qui va ensuite déboucher sur un plan d'investissement destiné aux projets de lutte contre les effets du changement climatique qui n'épargne évidemment pas la Grande Île.
1% par an
Selon les données et les projections de la Direction de la Météorologie, le climat de la Grande Ile a commencé à se réchauffer au début des années 1970. Une tendance qui se confirme progressivement à raison d'une augmentation de température de 1% par an. Une étude réalisée en partenariat avec la Fondation Friedrich Ebert indique que " toutes les régions de Madagascar sont impactées par les conséquences du changement climatique, à des degrés et des vulnérabilités divers. Connu pour ses impacts sur la biodiversité, le changement climatique a aussi des conséquencesextrêmement lourdes sur le développement et les conditions de vie des populations. En effet, l'eau se fait rare, le niveau de la mer augmente, les calendriersagricoles sont bouleversés, la dépendance aux ressources naturelles s'accentueet rend les familles de plus en plus fragiles ". Sur le plan mondial et selon les plus récentes études réalisées par la Banque mondiale, le changement climatique pourrait contraindre 216 millions de personnes à migrer à l'intérieur de leur propre pays d'ici à 2050.
Migration climatique
Selon toujours la Banque mondiale, des foyers de migration climatique vont apparaître dès 2030, un phénomène qui s'étendra et s'intensifiera par la suite. " Les dérèglements du climat pourraient en effet amputer la production agricole, en particulier dans les régions du monde qui souffrent déjà d'une insécurité alimentaire. Par ailleurs, l'activité agricole, l'exploitation des forêts et le changement d'affectation des terres contribuent aussi au changement climatique puisqu'ils sont à l'origine d'environ 25 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). C'est pourquoi le secteur agricole occupe une place centrale dans la lutte contre le défi climatique ". La Banque mondiale assiste ses pays membres, comme Madagascar, pour réduire les émissions de carbone et accroître la résilience. " Le Groupe de la Banque mondiale a un rôle évident à jouer : soutenir ses pays clients afin qu'ils soient préparés à entamer leur transition décarbonée et à bâtir des économies climato-intelligentes, vertes, résilientes et inclusives ".