Madagascar: Accès aux smartphones - La Grande Ile a des efforts à faire

Selon les données disponibles, plus de 70% des Malgaches ne possèdent pas encore de smartphone. Le coût des appareils reste le principal frein à son utilisation. Les smartphones sont considérés comme étant trop chers pour bon nombre de la population, notamment les gens qui vivent en milieu rural. Plusieurs enquêtes et sondages ont été effectués ces dernières années pour mieux comprendre l'évolution du marché et de l'utilisation des smartphones sur la Grande Ile.

Des études qui ont démontré que certains estiment encore que cet équipement n'a pas d'utilité. On sait en outre que plus de 95% de ceux qui utilisent un smartphone sont sur Android. Apple et son Iphone arrivent loin derrière en représentant moins de 3 % de la part de marché. Outre les appels téléphoniques, les réseaux sociaux sont prisés et en tête des choix de ceux qui ont recours aux smartphones. Plus de 50% de leurs utilisateurs viennent régulièrement sur Facebook et TikTok. Whatsapp et les mails sont aussi les applications les plus utilisées par les détenteurs de smartphones.

Madagascar est encore loin d'atteindre la moyenne africaine en matière d'accès au smartphone même si le mobile est déjà le moyen le plus utilisé pour accéder à Internet dans le pays. Le taux d'accès à l'Internet mobile est aujourd'hui d'environ 13% à Madagascar contre plus de 25% pour l'ensemble du continent.

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Selon l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Unesco, le faible taux de pénétration constaté résulte d'une part de l'incapacité des populations à s'offrir un smartphone. Ce problème découle avant tout de la cherté de ces appareils. À travers la Commission sur le haut débit pour le développement durable, les deux partenaires ont élaboré une stratégie en cinq points pour un accès universel aux smartphones. Une opportunité donc pour la Grande Ile de rattraper son retard.

Réduire la fracture numérique

Dans leur rapport conjoint " Strategies Towards Universal Smartphone Access", l'UIT et l'Unesco préconisent avant tout des partenariats gagnant-gagnant entre les acteurs de la chaîne de valeur numérique. " Chaque partie de l'écosystème de l'Internet mobile, des fabricants de matériel aux fournisseurs de services, en passant par les plateformes numériques et les gouvernements, profiteraient de la connexion des populations non connectées. Il devrait donc incomber à tous les acteurs de déployer des efforts conjoints pour réduire la fracture numérique et lever les obstacles à leur niveau respectif ", estiment-t-ils.

Il est aussi recommandé le développement des stratégies de recyclage des appareils de niveau intermédiaire et inférieur. L'écosystème de recyclage des smartphones donne la priorité aux appareils de niveau supérieur dont le prix reste en effet trop élevé pour les résidents des pays à revenu faible et intermédiaire.

Développer de nouvelles stratégies pour générer des sources fiables de smartphones de niveau moyen et inférieur permettrait ainsi d'améliorer le flux d'appareils à des prix adaptés au marché malgache. On suggère également la réduction des taxes et droits d'importation sur les smartphones. Les experts sont convaincus qu'un équilibre des politiques fiscales et douanières peut contribuer à la baisse du coût de vente au détail des smartphones en plus de stimuler des niveaux plus élevés d'activité économique et de recettes générales en favorisant la sortie du marché noir vers un cadre plus formel.

À savoir qu'actuellement, le fond de service universel (USF) en Afrique sert à l'amélioration de la couverture télécoms. La Commission du haut débit encourage les gouvernements à l'orienter aussi vers la disponibilité des smartphones à des coûts abordables. Les gouvernements " qui n'ont pas d'USF peuvent explorer l'utilisation de programmes de subventions, développés et mis en œuvre en consultation avec l'industrie et les autres parties prenantes", a-t-on indiqué.

D'après Rabab Fatima, Haute-Représentante des Nations Unies pour les pays les moins avancés, dans les pays en développement et les États insulaires en développement, " seuls 45 % des adultes possèdent actuellement un smartphone, contre 76 % dans les économies avancées ". Les femmes sont également nettement moins susceptibles que les hommes de posséder un smartphone et d'utiliser l'Internet mobile. La fonctionnaire internationale qui considère que " les smartphones ne sont pas que des biens de consommation", mais aussi " des accélérateurs d'apprentissage, de connexion et d'activité économique ", affirme qu'avec le coût d'un smartphone dépassant 70 % du revenu mensuel moyen des personnes, permettre l'accès et l'utilisation d'Internet doit désormais devenir une priorité politique pour la communauté internationale.

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