Congo-Kinshasa: Ni convocation, ni plainte contre Marcel Ngoyi ,Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe - Robert Kumbu promet des sanctions exemplaires contre la bande d'escrocs !

*Qui a convoqué ou invité Marcel Ngoyi Ngoyi Kyengi, Editeur-Directeur Général du Quotidien La Prospérité au Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe ? C'est quel Procureur Général ou Magistrat du Parquet Général qui aurait initié une telle action exigeant à ce dernier de se présenter au Bureau, le samedi 1er octobre dernier à 14 heures, avant de postposer le même rendez-vous à hier, lundi 3 octobre 2022, à la même heure ?

Qu'a-t-il fait, lui, Responsable d'un des médias les plus connus de la République, pour être convoqué ou invité, de manière si frivole, sur base d'un simple coup d'appel téléphonique et en l'absence d'un moindre écrit, ni d'un mandat de comparution ? Y aurait-il une plainte à charge de l'intéressé et pour quel dossier précis ? Y a-t-il un article paru dans les colonnes de La Prospérité qui, en droit ou en fait, aurait énervé, esseulé ou enfreint les dispositions de la Constitution, des lois et règlements de la République ?

Sur toute la ligne, il n'y a rien. Mais, alors, rien. Ni dans les fardes, ni dans les tiroirs, ni encore moins sur sa table, Robert Kumbu Phanzu, l'actuel Procureur Général du Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe, n'a aucun dossier à charge de l'Editeur-Directeur Général de la Prospérité sous instruction au sein de sa juridiction. Il ne dispose d'aucun indice susceptible de le déterminer à engager une quelconque action judiciaire à son encontre.

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Il l'a dit et répété ce lundi 3 octobre 2022, aux environs de 15 heures, au cours d'une audience qu'il a accordée à Marcel Ngoyi, en présence de Me Willy Mbenza, son Avocat-Conseil, en ses propres bureaux de travail situés dans l'enceinte du Palais de Justice, à la Gombe.

Me Willy Mbenza, l'Avocat-Conseil de l'EDG de La ProspéritéD'ailleurs, évoquant le même type d'affaires, Robert Kumbu Phanzu rappelle également que tout récemment encore, le Médecin-Directeur de la Clinique Ngaliema, s'était, lui aussi, plaint d'avoir été abusivement convoqué par quelqu'un qui se présentait, curieusement, en son nom alors que lui, le Procureur Général était en son bureau et n'en savait rien du tout.

Ainsi, conclut-il, l'heure a sonné pour que tous les congolais fassent attention. Car, selon lui, il y a des escrocs ou arnaqueurs, des personnes sans titre, ni qualité, des bandits de grand chemin, des esprits sans foi, ni loi, qui se sont tissés des réseaux maffieux pour se faire du beurre sur le dos des congolais.

A longueur des journées et nuits, ils usurpent les pouvoirs des autorités établies et, surtout, des plus hauts responsables des institutions publiques pour escroquer des paisibles citoyens à des fins qui leur sont propres.

Modus operandi

Au fait, que s'est-il passé ? Samedi 1er octobre 2022 à dix heures moins trois minutes. L'un des téléphones de l'Editeur-Directeur de La Prospérité sonne. Et lorsqu'il décroche, c'est une voix d'homme, une voix roque qui lui parle. Tenez ! "Est-ce que je suis bien à La Prospérité ? Est-ce que c'est Monsieur Ngoyi ? Moi, je suis le Procureur Général du Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe. Est-ce que tu peux me voir en mon bureau situé en face du Ministère des Affaires aujourd'hui - samedi 1er octobre à 14 heures ? J'ai un entretien urgent avec vous. Je vous respecte. Voilà pourquoi, je vous prie de bien vouloir venir en mon bureau". Fin de la première citation. Puis, plus tard, peu avant 14 heures, l'heure "H", l'Editeur-Directeur de La Prospérité rappelle le soit-disant Procureur, pour lui dire qu'en compagnie de son Avocat-Conseil, il était prêt à venir en son bureau. Voici la réponse : "Non, j'ai déjà quitté. Je suis au volant de ma voiture en route pour ma maison. Je vous rappelle, dès que j'y suis. Car, ici, il y a trop de bruits". Fin de la deuxième citation. Quelques minutes encore après, le Procureur, le même-là, revient à la charge. Mais, cette fois-ci, il pose un autre problème. "Monsieur de La Prospérité, est-ce que je peux vous demander un petit service. S'il y a moyen de me recharger sur mon téléphone ici, un Airtel. J'ai besoin de 5.000 unités. Je vais vous les rembourser lundi, lorsque vous viendrez au rendez-vous". Fin de la troisième citation.

Après quelques cogitations avec son staff, l'Editeur-Directeur Général de La Prospérité a demandé à un rechargeur, à distance, d'envoyer les 5.000 unités demandées par le Procureur. Mais, ce n'est pas tout. Car, l'homme n'avait pas fini ses cartouches, ni remis son épée dans le fourreau.

Bis repetita

Dimanche 2 octobre 2022 à la même heure, c'est-à-dire, dix heures moins quelques minutes, le téléphone de l'Editeur-Directeur Général sonne de nouveau. Au bout de fil, le Procureur, le même, avec un tout nouveau numéro de téléphone Airtel.

"Que va-t-il encore dire ce dimanche matin alors qu'on a rendez-vous demain avec lui", s'interroge l'Editeur, le cœur contrit.

Une fois de plus, le Procureur redemande une nouvelle recharge de 5.000 unités, tout en promettant de rembourser le double, dès l'arrivée au rendez-vous qu'il avait, lui-même, fixé pour ce lundi à 14 heures. "Non, Monsieur le Procureur. Mon rechargeur a vidé l'essentiel de ses réserves en unités. Moi, n'ayant pas travaillé toute la journée de samedi, je suis désolé et je ne me sens même pas bien. Je ne saurai plus vous recharger", rétorque l'Editeur-Directeur de La Prospérité, traits tirés sur les visages. Et depuis, le Procureur a raccroché. Et c'était fini.

Ping-pong

Lundi 3 octobre, à l'heure du rendez-vous. Me Willy Mbenza, l'Avocat-Conseil de l'Editeur et du Quotidien, appelle : "M. le Procureur, Bonjour. Je voudrais juste vous signaler que mon client et moi-même, son Avocat, nous venons au Palais de la Justice. Nous vous voyons dans quel bureau ou nous voyons quel magistrat ?". Procureur : "Ah non. Rappelez-moi dans 45 minutes ou une heure. Je suis à l'audience". Et, il a raccroché.

D'où, l'Editeur-Directeur et son Avocat, au vu de ce jeu de ping-pong et las d'attendre une rencontre renvoyée sans cesse, comme si ce Procureur-là jouait à la procrastination, ont décidé de descendre sur les lieux, au Palais de la Justice.

Vite, une demande d'audience est remplie. Heureusement que Robert Kumbu Phanzu, le vrai Procureur Général du Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe, n'a pas tardé. Il a ouvert ses portes et s'est mis à l'écoute des doléances, à la limite, d'un vrai calvaire de l'Editeur-Directeur Général de La Prospérité, juste après une brève introduction de son Avocat.

Robert Kumbu Phanzu dit ne pas conduire. Il a plutôt un chauffeur. Il dit avoir passé les après-midi de samedi au lieu de Test des magistrats dont il est désigné Chef de Centre. Il dit également avoir passé sa matinée de dimanche et, même, une partie des après-midi, au même lieu de test de recrutement de nouveaux magistrats.

Triste réalité

Donc, à la lumière de tous ces éléments, voilà une réalité, si triste soit-elle. Un Procureur, un faux, conduisant lui-même sa voiture, demandant à l'infini des packages de 5.000 unités Airtel, fixant des faux rendez-vous et se disant, lui-même, aux audiences. Un Procureur, le vrai, un homme intègre et compétent dont un olibrius ainsi qu'une cohorte d'escrocs tiennent, désespérément, à abuser de ses titres et fonctions, pour s'adonner à des rapines de bas étage.

Dura lex, sed lex

Hier, alors qu'il disait au revoir à l'Editeur-Directeur Général de La Prospérité et à son Avocat, à l'issue de l'audience susmentionnée, il a promis d'y mettre la main. Désormais, les services attitrés de la justice seront sur les trousses de ces usurpateurs patentés qui s'exposent ainsi à la rigueur de la loi.

"Une fois appréhendés", a-t-il insisté, "ils iront réfléchir sous le contrôle d'un geôlier à Makala". Dura lex, sed lex.

La Pros.

Communiqué de samedi 1er octobre 2022

De lui-même, le "Procureur Général" du Parquet Général près la Cour d'Appel de Kinshasa/Gombe a renvoyé le rendez-vous à lundi 3 octobre 2022 à 14 heures. Selon lui, en invitant Marcel Ngoyi Ngoyi Kyengi, Editeur-Directeur Général du Quotidien La Prospérité en ses bureaux situés au Palais de justice, en face du Ministère des Affaires étrangères, il s'agirait d'un simple entretien. Mais, La Prospérité note, cependant, que cette invitation d'un samedi, dans les après-midi, en l'absence d'un moindre document et sur base d'un coup d'appel téléphonique, de la part d'un plus Haut Magistrat, constitue une sérieuse menace à la liberté de la presse.

La Prospérité, tout en réaffirmant la disponibilité de son Editeur-Directeur Général à répondre à toutes les éventuelles invitations, désapprouve une telle démarche qui, manifestement, viole, à la fois, les procédures, les lois et la Constitution en vigueur en RDC. La Prospérité tient, ici, l'opinion publique en alerte pour la suite de ce dossier, si inquiétant soit-il.

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