Afrique du Nord: La signature d'un accord énergétique entre la Libye et la Turquie suscite un tollé régional

Vue du port pétrolier de Ras Lanouf, en Libye.

Selon plusieurs observateurs, ce nouvel accord initié par Ankara pourrait balayer d'un revers de main tous les efforts fournis ces derniers mois pour un rapprochement entre la Turquie, l'Égypte et l'Arabie saoudite, mais aussi entre la Turquie et le camp de l'est libyen dirigé par Khalifa Haftar. En Libye, la signature de l'accord contesté a semé des nouvelles divisions dans le pays, y compris au sein du camp de l'ouest.

La signature lundi 3 octobre, à Tripoli, d'un mémorandum entre la Libye et la Turquie pour la prospection d'hydrocarbures en Méditerranée orientale a provoqué un torrent de réactions mécontentes en Libye comme au niveau régional.

La majorité des responsables politiques à l'ouest libyen n'étaient pas favorables à la signature de cet accord, dont le contenu reste ambigu et inconnu de ces responsables.

Dimanche dernier, le ministre du Pétrole dans le gouvernement Dbeibah, réticent à cet accord, a été écarté et Dbeibah a chargé le ministère de l'économie de gérer également le ministère du Pétrole.

Les réactions se sont donc enchaînées.

Gouvernement caduc

Le Conseil présidentiel a considéré que " la signature des accords nécessite des discussions préalables " avec lui, sinon ils ne seront pas appliqués.

Dans un communiqué, les deux tiers des membres du Haut Conseil de l'État ont dénoncé " l'opportunisme politique de la Turquie ". Ils ont mis en garde contre l'effet négatif de cet accord sur la situation politique intérieure et sur les rapports avec les pays voisins.

Le gouvernement parallèle dirigé par Fathi Bachahgha a à son tour refusé l'accord, jugeant que le gouvernement Dbeiabh continue de " violer le pouvoir ".

Le Caire et Athènes dans un communiqué commun ont également affirmé que le gouvernement Dbeibah étant caduc " n'a pas le droit de signer des mémorandums avec un pays tiers ". Quant à l'UE, elle a appelé à " éviter les gestes qui pourraient menacer la paix régionale ".

Autant de positions qui n'ont aucune importance a répliqué Ankara hier soir.

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