Sénégal: Forte inflation - Les gouvernements africains doivent rétablir d'urgence la stabilité macroéconomique, selon la BM

5 Octobre 2022

Dans son dernier numéro, la publication semestrielle de la Banque mondiale Africa's Pulse, qui analyse les perspectives économiques régionales à court terme, prévoit une décélération de la croissance en Afrique subsaharienne, de 4,1 % en 2021 à 3,3 % en 2022, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux anticipations du mois d'avril.

Cette dégradation est principalement due au ralentissement de la croissance mondiale, et en particulier à la baisse de la demande chinoise de biens de base produits en Afrique, indique un communiqué de presse.

La guerre en Ukraine exacerbe une inflation déjà élevée et pèse sur l'activité économique en contribuant à déprimer à la fois les investissements des entreprises et la consommation des ménages. En juillet 2022, 29 des 33 pays d'Afrique subsaharienne pour lesquels des informations sont disponibles présentaient des taux d'inflation supérieurs à 5 %, tandis que 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres, souligne la même source.

On apprend par ailleurs que la croissance économique de l'Afrique est ralentie par les vents contraires de la conjoncture mondiale tandis que les pays restent aux prises avec une inflation croissante qui freine l'avancée de la lutte contre la pauvreté. Le risque de stagflation se fait sentir alors que le haut niveau des taux d'intérêt et de la dette force les gouvernements africains à faire des choix difficiles pour réussir à protéger l'emploi, le pouvoir d'achat et les acquis du développement.

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La hausse des prix de l'alimentation entraîne des difficultés aux conséquences particulièrement graves dans l'une des régions du monde où l'insécurité alimentaire est la plus forte. La sous-alimentation a fortement augmenté en Afrique subsaharienne ces dernières années, en raison des chocs économiques, des violences et des conflits ainsi que de conditions climatiques extrêmes, souligne le document .

" En Afrique, plus d'une personne sur cinq souffre de la faim et le nombre des personnes en situation d'insécurité alimentaire aiguë a été estimé à 140 millions en 2022, contre 120 millions en 2021, selon les indications du Rapport mondial sur les crises alimentaires actualisé en milieu d'année ", relève le texte.

Ces crises étroitement liées arrivent à un moment où les gouvernements n'ont quasiment plus de marge de manœuvre budgétaire pour financer une réponse efficace. Si certains pays disposant de ressources naturelles ont pu profiter des prix élevés des matières premières pour améliorer leur bilan, beaucoup d'autres ont épuisé les réserves publiques avec les programmes précédemment mis en place pour contrer les répercussions économiques de la pandémie, rappelle le texte.

En 2022, la dette devrait rester élevée en Afrique subsaharienne, à 58,6 % du PIB. Les gouvernements africains ont consacré 16,5 % de leurs recettes au service de la dette extérieure en 2021, contre moins de 5 % en 2010. Huit des 38 pays de la région admis à bénéficier de l'aide de l'IDA sont en situation de surendettement, et 14 risquent fortement de les rejoindre. Par ailleurs, dans un contexte de coûts d'emprunt élevés, il devient difficile d'emprunter sur les marchés nationaux et internationaux, tandis que le resserrement des conditions financières mondiales affaiblit les monnaies et augmente le coût des emprunts externes pour les pays africains.

En moyenne, un dollar investi dans la recherche agricole génère, par exemple, des gains équivalents à 10 dollars. De même, les bénéfices des investissements consacrés à l'irrigation ont un fort potentiel en Afrique subsaharienne. Ce type de réorientation des priorités permet de maintenir le niveau des dépenses dans des secteurs essentiels, tout en augmentant la productivité, en renforçant la résilience aux changements climatiques et en œuvrant pour garantir la sécurité alimentaire pour tous.

L'instauration d'un environnement plus propice à la croissance de l'industrie agroalimentaire et la facilitation du commerce intra-africain sont aussi des moyens d'augmenter la sécurité alimentaire à long terme dans une région qui est très dépendante des importations de denrées alimentaires.

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