Afrique: 1er forum Afrique-France de la transition écologique et énergétique - Accès au marché africain - Réussir malgré un environnement des affaires parfois contraignant

5 Octobre 2022

La sincérité, la résilience, le temps et l'accompagnement sont la clé de réussite pour toute entreprise désireuse de s'implanter et se développer en Afrique. Les entreprises françaises se portent bien en Tunisie, et ce, en dépit du contexte problématique que connaît le pays au niveau macroéconomique. Lors de la troisième journée du Forum Afrique-France de la transition écologique et énergétique, une table ronde a été consacrée au thème de l'accès au marché africain. Le débat a été riche en témoignages livrés par des connaisseurs de l'Afrique. Après une introduction macroéconomique des marchés africains, le débat a porté sur les spécificités des marchés tunisien, algérien et subsaharien.

C'est dans ce contexte que l'intervention d'Alexandre Ratle, président du comité Tunisie des Ccef (les Conseillers du Commerce Extérieur de la France), a porté sur l'état des lieux des entreprises françaises en Tunisie. L'économie tunisienne peut se transformer en dragon d'Afrique du Nord

Le conseiller a souligné qu'au niveau microéconomique, les entreprises françaises et beaucoup de PME tunisiennes vont bien, et ce, en dépit du contexte problématique que connaît le pays au niveau macroéconomique. " Au niveau microéconomique, il y a une vraie dichotomie. Oui il y a un problème macroéconomique, on le voit tous. Mais au niveau microéconomique, les entreprises françaises et presque beaucoup d'entreprises tunisiennes vont plutôt bien", a-t-il précisé tout en appelant à éviter de biaiser les analyses par l'aspect macroéconomique.

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Mettant l'accent sur le rôle important que joue le secteur privé dans l'économie tunisienne, notamment en tant qu'important pourvoyeur d'emplois, Ratle a souligné que c'est le secteur privé qui tire l'économie en Tunisie et que 70% des créations d'emplois sont le fait des entreprises privées.

Pour le conseiller français, les réformes économiques dans lesquelles la Tunisie s'est engagée constituent un point "extrêmement positif", estimant que " c'est le moment de mettre en œuvre les réformes". S'agissant des points négatifs, Ratle a évoqué la lourdeur et la lenteur administratives, indiquant, en ce sens, que l'économie tunisienne est encore administrée et répond à des modèles dépassés tels que le contrôle de change ou des investissements. " Ce sont des modèles qui, j'espère, vont être réformés et qu'à terme, ces réformes permettront d'avoir une économie tunisienne qui se transforme en dragon d'Afrique du Nord", a-t-il noté.

La Tunisie est sur le starting bloc pour l'accompagnement des entreprises françaises dans leur conquête du marché libyen

De son côté, Adel Mohssen Chaâbane, associé à Mazars -- une entreprise internationale spécialisée dans l'audit, l'expertise comptable, la fiscalité et le conseil aux entreprises -- a mis l'accent sur l'importance de la complémentarité entre la Tunisie et la France pour un co-développement et un accompagnement des entreprises françaises mais aussi africaines en Afrique.

Il a ajouté que grâce à son vivier d'ingénieurs et son potentiel dans le domaine des technologies, la Tunisie est sur le starting bloc pour l'accompagnement des entreprises françaises dans leur conquête du marché libyen où le processus de reconstruction fait miroiter de grandes opportunités d'investissement. Chaâbane a, également, affirmé que la Tunisie peut mieux faire en matière d'échanges commerciaux avec les pays africains, notant que le marché du Maghreb ne représente que 3% du commerce extérieur. Selon le conseiller, la Tunisie peut augmenter ses échanges commerciaux avec l'Afrique à hauteur de 2 à 3 points par an.

Mais pour ce faire, plusieurs mesures doivent être mises en application, notamment, avec la collaboration de la partie française. Il s'agit principalement de labelliser certains produits, mettre en avant les compétences de la Tunisie, multiplier les échanges B2B et les déplacements vers les marchés africains, améliorer la logistique (Tunisair doit être plus présente en Afrique) et d'avoir une banque et une assurance tunisiennes qui couvrent les pays africains. Il a ajouté que les entreprises tunisiennes doivent tirer profit des accords africains de libre-échange que la Tunisie a conclus mais également du capital sympathie dont jouissent les Tunisiens auprès des Africains.

"On est dans la phase du co-développement"

Pour sa part, Michel Bauza, directeur Business France Afrique du Nord, a fait savoir que la qualité de la relation personnelle est très importante pour les entreprises désireuses de s'implanter en Afrique. Il a ajouté que, pour réussir leur développement en Afrique, les entreprises peuvent capitaliser sur le retour d'expériences des entrepreneurs qui ont pu décoller sur ce marché. "Avec notre implantation en Afrique du Nord qui est considérable parce que les relations entrepreneuriales sont très fortes, on est approché plusieurs fois par semaine par des gens qui veulent continuer à investir, à trouver des partenaires en Afrique du Nord", a-t-il noté. Il a fait savoir que la sincérité, la résilience, le temps et l'accompagnement sont la clé pour réussir sur le marché africain.

Il a, par ailleurs, ajouté qu'en matière de développement à l'international, les entreprises françaises sont "dans la phase de co-développement", c'est-à-dire que leurs activités ne font pas partie forcément de la sous-traitance ou de l'achat, mais elles envisagent des implantations dans différents pays où elles priorisent des stratégies de co-développement.

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