Congo-Brazzaville: Enoch Ebadu - " Les églises naissent parce que c'est un deal qui paye très bien "

interview

Après " C'est toi ", " Yo nde bomoyi ", le musicien gospel Enoch Ebadu a lancé, depuis le 3 octobre, une nouvelle chanson intitulée " Remède " sur son compte Youtube et d'autres plateformes de téléchargement. Il a accepté, une fois de plus, d'accorder une interview exclusive à notre rédaction afin de parler de cette nouvelle chanson et de répondre à d'autres questions connexes.

Le Courrier de Kinshasa (L.C.K.) : Vous venez de dévoiler sur votre page Youtube un nouveau morceau, "Remède". À l'écouter, vous exhortez les membres du corps du Christ qui doivent s'aimer malgré leurs différences...

Enoch Ebadu (E.E.) : Nous avons une maladie qui dérange les chrétiens. Aujourd'hui la priorité, c'est le pouvoir, c'est-à-dire garder ses brebis, la peur de les perdre. Ce qui fait que les gens sont trop allergiques. Pour positionner son église, l'on doit attaquer l'autre, des attaques ciblées. Mais si réellement on avait l'amour, on pouvait gérer les choses différemment. Les guerres de doctrine dérangent le corps de Christ. Frère Branham (prophète du message du temps de la fin) dit dans une prédication : "Vous pouvez être en désaccord avec votre frère et continuer à l'aimer".

L.C.K. : En fait, dans "Remède", le message central de l'amour est encore mis en exergue. Vous pensez qu'il y a un problème d'amour entre les chrétiens ?

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E.E : Un grand problème. Je le dis souvent, si ce pays est en souffrance aujourd'hui, c'est à cause des églises qui pullulent comme des champignons, mais les choses se dégradent nuit et jour. Les églises gèrent des ministres, des députés, des journalistes, des généraux, mais rien ne change. Si ces gens-là connaissaient l'amour divin et enseignaient cet amour à leurs fidèles, les choses ne seraient pas comme nous le vivons. Je comprends seulement que les églises naissent parce que c'est un deal qui paye très bien, raison pour laquelle, même quand le père meurt ou devient faible, les enfants biologiques prennent la relève. Je prie que Dieu souffle son amour dans les cœurs des Congolais pour qu'ils comprennent leur mission.

L.C.K. : Y a-t-il une anecdote autour de cette chanson ? Vous recourez à une belle métaphore de l'homme malade qui doit se soigner, assainir son environnement...

E.E. : Je me souviens d'un jour où j'arrangeais un tableau et, par erreur, je me suis cogné le doigt avec le marteau, le sang coulait et j'avais des vertiges. Je ne pouvais pas donner la faute à ma main, la priorité, c'était ma santé. Je suis allé rapidement à l'hôpital. C'est comme nous les enfants de Dieu. Si tu as un problème avec ton frère, la parole de Dieu a tout prévu, au lieu d'utiliser le lieu de la prédication pour régler des comptes, va voir ton frère et arrange le problème pour préserver la foi des faibles. Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont devenus nos tabernacles.

L.C.K.: Au niveau de l'orchestration, avec qui avez-vous travaillé dans ce morceau très mélancolique ?

E.E. : J'ai joué à la guitare et le frère Michael Mabiala a été au piano. Nous avons aussi fait les chœurs et j'ai aussi joué la guitare basse. Nous n'avons été qu'à deux sur cette chanson.

L.C.K.: Un mot sur le clip dont le scénario est significatif: on y voit votre épouse, votre mignonne fille et bien sûr vous aussi, assis en retrait, avec une guitare...

E.E. : La maman représente l'enseignement, la sagesse, l'amour ou la parole, et la petite fille représente le corps du Christ.

L.C.K. : "Remède" succède à d'autres titres qui ont été mis en ligne comme "C'est toi", "Yo nde bomoyi", etc. Quelle est la suite ? Et à quand l'ensemble de l'album avec toutes ces chansons ?

E.E. : Nous préparons de très bonnes choses et, à propos de l'album, nous y travaillons. La sortie est prévue pour l'année prochaine et les travaux avancent très bien.

L.C.K. : Comment avoir les chansons d'Enoch Ebadu ?

E.E. : Aujourd'hui, nous sommes plus présents sur YouTube. Mais nous avons aussi des flash-discs contenant toutes nos chansons qui sont disponibles en contactant notre équipe au 0812032399.

L.C.K. : Vous vous êtes produits récemment à Abidjan, en Côte d'Ivoire, avec Fiston Mbuyi. Un mot sur cette production scénique en duo à l'étranger.

E.E. : Le concert s'est très bien passé, nous étions très bien accueillis, aussi bien par les organisateurs et par le public qui ont beaucoup apprécié nos deux couleurs (Fiston Mbuyi et Enoch Ebadu, ndlr) en fusion. Le public a réclamé une autre production pour décembre. Nous avons été invités par le Label gospel Divine Worship Team. Cette maison de production nous avait appelés séparément, donc chacun de nous deux devait présenter son répertoire. Mais je dois ajouter que nous avons quand même un projet commun en cours avec mon frère Fiston Mbuyi. Le son est déjà prêt, nous étions en plein processus de tournage du clip. Avant la fin de ce mois d'octobre, la chanson pourra être disponible. On collabore, d'ailleurs, depuis 2009 lorsque nous avions chanté plusieurs chansons, parmi lesquelles "Zochite". Tant que Dieu nous donne le souffle de vie, nous aurons toujours des projets communs avec mon frère Fiston Mbuyi.

L.C.K. : Le pasteur et chantre Lifoko du ciel a défrayé la chronique dernièrement avec sa déclaration d'aimer le frère William Branham plus que Jésus-Christ. Cela a choqué plusieurs personnes. Un commentaire pour vous qui avez déjà fait un featurig avec lui ?

E.E. : Tout ce que je sais est que j'ai commencé à écouter le frère Lifoko du ciel depuis l'enfance, et je sais qu'il adore le Seigneur Jésus-Christ. J'ai eu à passer du temps chez lui à la maison. C'est un bon frère qui prie, enseigne et prêche au nom du Seigneur Jésus-Christ. Sans le défendre, je sais que chacun a son style pour attirer l'attention de son auditoire, afin de rester attentif à la parole de Dieu, mais si vous écoutez la totalité de la prédication, vous comprendrez réellement ce qu'il voulait dire, et à la fin, il a terminé la prédication par une prière qui s'est terminée au "nom du Seigneur Jésus-Christ, amen". Moi, je demande pardon au peuple de Dieu, si cette tournure l'a dérangé. Si vous écoutez toutes les chansons de frère Lifoko, vous comprendrez qu'il adore Jésus-Christ...

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