Congo-Kinshasa: Les chefs adjoints de la MONUSCO, Khassim Diagne et Bruno Lemarquis, à l'écoute des populations du Sud-Kivu

Les chefs adjoints de la MONUSCO, Khassim Diagne et Bruno Lemarquis, à l’écoute des populations du Sud-Kivu.
communiqué de presse

Les deux représentants spéciaux adjoints du Secrétaire général de l'ONU en RDC, Khassim Diagne, en charge de la protection et des opérations, et Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire et résident, étaient en mission dans la province du Sud-Kivu fin septembre dernier.

A Bukavu, MM. Diagne et Lemarquis ont rencontré le gouverneur de province adjoint, Marc Malago Kashekere, avec qui ils ont échangé sur l'avenir des relations entre le gouvernement congolais et la MONUSCO, ainsi que sur la stabilisation de la province et la question du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S).

M. Malago a souligné que cette rencontre, " très édifiante " d'après lui, augure que " les relations qui lient la province et la MONUSCO vont continuer et que cette transition que nous voulons pacifique se passera dans les meilleures conditions ".

Après la visite au gouvernorat, les deux responsables onusiens se sont rendus à l'archevêché de Bukavu où ils ont échangé avec le chef de l'église catholique au Sud-Kivu, Monseigneur Francois-Xavier Maroy.

Heureux de cette visite qui a permis à l'église d'exprimer son point de vue sur les problèmes de l'heure, le prélat catholique n'a toutefois pas manqué d'interpeller les deux représentants de la communauté internationale dans le pays sur leur engagement résolu pour la paix, " parce que le Congo est l'avenir de l'humanité ", a-t-il dit.

Il a aussi interpellé les dirigeants congolais soulignant " qu'ils doivent travailler dur pour aider la population à se retrouver et pouvoir se construire en tant que peuple "

Pour un retrait dans la dignité de la MONUSCO

A Uvira, deuxième étape de son voyage, le représentant spécial adjoint Khassim Diagne a échangé avec les autorités politico-militaires, notamment avec le maire de la ville, le commandant du secteur opérationnel Sokola II, mais aussi avec les représentants de la société-civile.

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Il a saisi cette occasion pour remercier les autorités pour leur engagement qui a permis de ramener le calme dans la région pendant la période de crise de juillet et aout 2022. Il a déclaré que la MONUSCO reste toujours disposée à accompagner le gouvernement congolais dans la sécurisation de la région afin de renforcer la protection des civils.

" Je repars entièrement satisfait quant à la disponibilité, à l'engagement des autorités civiles, politiques et militaires que je viens de rencontrer de suite. Le grand défi que nous avons, et c'est un défi conjoint avec les autorités congolaises, c'est le déficit de communication que je crois qu'il nous faudra combler. On va essayer de répondre de façon un peu plus précise et claire par rapport aux attentes de la population ", a-t-il dit.

Avec les membres de la Société-civile, le chef adjoint de la MONUSCO échangé a plus de trois heures pour permettre aux uns et aux autres, non seulement de vider leurs sacs, mais aussi de comprendre le contexte des préparatifs de la transition de la MONUSCO.

Madame Annie Tabisha, femme leader dans la région, a émis le vœu de voir le plan de transition de la MONUSCO être " traduit dans les langues locales pour que la population à un bas niveau puisse mieux comprendre quel est le mandat de la MONUSCO ".

" Cela va nous aider à améliorer les choses et à aller un peu de l'avant pendant cette période transitoire ", a-t-elle plaidé.

De son côté, le responsable du mouvement citoyen LUCHA, Faustin Igilima, a insisté sur le retrait dans la dignité de la MONUSCO.

" Nous avons pensé à une stratégie locale pour accompagner la transition de la sortie de la MONUSCO. La jeunesse ainsi que la société civile devraient travailler de manière permanente pour échanger sur cette sortie en dignité de la MONUSCO en RDC ", a-t-il demandé.

Quant au coordonnateur de la société civile, Kelvin Bwija, il a insisté sur l'appui de la MONUSCO aux FARDC dans les hauts et moyens plateaux d'Uvira et Fizi/Itombwe.

" Pour un militaire des FARDC qui doit se déplacer d'Uvira vers Bijombo ou vers Minembwe à pied, c'est un peu difficile. Comme nous avons encore la présence de la MONUSCO ici en RDC, c'est vraiment un soulagement pour les paisibles citoyens congolais qui ne veulent que de la sécurité. C'est pourquoi nous demandons à la MONUSCO de collaborer et de soutenir nos forces sécuritaires sur le plan logistique ", a-t-il affirmé.

La délégation onusienne s'est dit satisfaite de cette rencontre qui ouvre une nouvelle voie au dialogue avec la population locale. Khassim Diagne a précisé qu'un cadre de concertation permanente a été mis en place, et que celui-ci pourrait être ouvert à la société civile de Baraka/Fizi pour échanger sur le processus de transition.

A Baraka justement, ou le chef adjoint de la MONUSCO a commencé son périple, il a rencontré aussi les différents acteurs locaux, notamment le maire de la ville, les autorités politico-militaires mais également les membres de la société civile dont les préoccupations ne sont pas différentes de celles de Uvira.

Les défis humanitaires

De son côté, le représentant spécial adjoint et coordonnateur humanitaire Bruno Lemarquis a profité de son séjour à Bukavu pour rencontrer les humanitaires. La rencontre avait pour objectif d'identifier les défis et opportunités au Sud-Kivu pour la stabilisation et surtout pour accompagner l'opérationnalisation du PDDRC-S.

Ensemble, ils ont analysé les stratégies pour travailler avec les parties étatiques et surtout pour capitaliser les leçons apprises pendant les précédentes interventions.

Le représentant spécial adjoint de la MONUSCO et coordonnateur humanitaire a appelé les partenaires à mettre le PDDRC-S au centre de toutes leurs interventions, " car celui-ci est incontournable dans tous les efforts de stabilisation tant au Sud-Kivu que dans tout l'Est de la RDC ".

Enfin, avant de quitter Bukavu avec son collègue Khassim Diagne, M. Lemarquis a rencontré les journalistes au quartier général de la MONUSCO. Il les a entretenus sur la situation humanitaire dans le Sud-Kivu et en RDC de façon générale.

D'après le coordonnateur humanitaire en RDC, le pays compte 27 millions de personnes qui souffrent de malnutrition et 5,5 millions qui sont des déplacés internes.

Pour cela, Bruno Lemarquis propose que " les partenaires qui travaillent dans le développement et dans l'humanitaire travaillent de manière coordonnée avec les autorités provinciales pour s'attaquer à certaines des causes qui créent les besoins humanitaires, par exemple la question des conflits, des infrastructures routières, de transformation agricole, etc. ", a-t-il dit

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