Afrique: Allocution liminaire du Directeur général lors du lancement du rapport final de la Commission de la revue The Lancet sur la Covid-19 - 15 septembre 2022

communiqué de presse

Professeur Jeffrey Sachs,

Dr Jessamy Bagenal,

Chers collègues et amis,

Je vous remercie de me donner l'occasion de partager avec vous quelques réflexions sur le rapport final de la Commission de la revue The Lancet sur la COVID-19.

Je remercie le professeur Sachs, les membres de la Commission, les groupes de travail et le secrétariat de la Commission à l'Université Columbia pour leur travail.

Je remercie également The Lancet, le Dr Bagenal et mon ami Richard d'avoir été à l'initiative de cette Commission.

Il y a cinq ans presque jour pour jour, j'ai prononcé l'un de mes premiers grands discours en tant que Directeur général à l'Université Columbia à New York, sur votre invitation.

Ce jour-là, le sujet que j'avais choisi était la menace des pandémies. J'avais dit alors qu'un siècle après la pandémie de grippe de 1918, une épidémie dévastatrice pourrait survenir à tout moment dans n'importe quel pays et tuer des millions de personnes, parce que le monde n'était pas préparé à y faire face.

La pandémie de COVID-19 a montré qu'en effet, le monde n'était pas préparé.

Nous remercions la Commission pour son travail et nous nous félicitons de ses principales recommandations appelant à :

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une coordination mondiale pour mettre fin à la pandémie ;

la poursuite du travail pour comprendre ses origines ;

un nouvel accord sur les pandémies et un Règlement sanitaire international renforcé ;

le renforcement de la surveillance ;

davantage de recherche, de développement et de production locale des contre-mesures ;

des systèmes de santé plus solides, fondés sur la santé publique et la couverture sanitaire universelle ;

l'amélioration des plans nationaux de préparation aux pandémies ;

l'augmentation du financement de la préparation aux pandémies ;

et une OMS plus forte et financée de manière plus durable.

Nous apprécions la mise en garde de la Commission concernant la création de nouveaux centres de politique et de financement de la santé mondiale qui concurrenceraient, voire saperaient, le rôle central de l'OMS.

Jeff, comme nous en avons discuté la semaine dernière, nous sommes toutefois très préoccupés par les omissions du rapport de la Commission et les erreurs factuelles en ce qui concerne l'action de l'OMS.

Nous enverrons à la Commission une réponse écrite sur ces questions.

Mais plutôt que de me concentrer sur ces questions aujourd'hui, je préférerais me concentrer sur les recommandations de la Commission et sur la manière dont elles peuvent nous aider tous à travailler ensemble pour un avenir plus sûr.

Les recommandations de la Commission sont largement conformes à celles issues d'autres examens qui ont été menés au cours des deux dernières années, y compris ceux commandés par l'OMS.

Dans le cadre de ces examens, plus de 300 recommandations ont été formulées, que l'OMS a rassemblées dans un tableau de bord en ligne.

S'appuyant sur ces examens et recommandations, et à la demande de nos États Membres, l'OMS a publié plus tôt cette année un livre blanc contenant 10 propositions clés pour la mise en place d'une architecture plus solide pour la préparation et la riposte aux situations d'urgence sanitaire.

Les propositions comprennent des mesures visant à renforcer la gouvernance, à renforcer le financement, à renforcer les systèmes et les outils et à renforcer l'OMS, dans le cadre d'un nouvel accord sur les pandémies.

La plupart de ces propositions reflètent les recommandations de la Commission de The Lancet, et la plupart sont déjà mises en pratique.

Les États Membres de l'OMS négocient un nouvel instrument international depuis plusieurs mois et discutent également de propositions d'amendements au Règlement sanitaire international ;

Pas plus tard que la semaine dernière, un nouveau fonds d'intermédiation financière pour la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies a été créé à la Banque mondiale, afin de fournir un financement catalyseur permettant de combler les lacunes, sous la direction technique de l'OMS ;

Pour améliorer la surveillance mondiale, nous avons créé l'année dernière à Berlin le Centre d'information de l'OMS sur les pandémies et les épidémies ;

Pour soutenir l'augmentation de la production locale de vaccins, nous avons créé en Afrique du Sud le Centre de transfert de technologie à ARNm, qui partage maintenant cette technologie avec 15 pays bénéficiaires ;

Afin de faciliter l'échange des échantillons biologiques, nous avons créé en Suisse le BioHub de l'OMS ;

Nous avons créé le Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes afin d'établir un cadre pour étudier l'émergence de nouveaux virus ;

Et pour favoriser l'amélioration de la préparation au niveau national et de la confiance entre les nations, nous avons conçu l'examen universel de la santé et de la préparation, un nouveau mécanisme d'examen par les pairs, qui est actuellement mis à l'essai dans quatre pays.

Nous comptons sur le soutien de la Commission de The Lancet pour toutes ces initiatives, qui sont étroitement alignées sur vos recommandations.

En particulier, nous sollicitons votre soutien et votre action pour assurer le succès de la négociation d'un accord solide et juridiquement contraignant sur les pandémies qui serve vraiment les intérêts de tous les pays et de tous les peuples.

Alors que le monde se relève de la COVID-19 et se reconstruit, nous sollicitons également votre soutien pour plaider en faveur de l'importance centrale de la santé dans le développement, en particulier pour la couverture sanitaire universelle, sur la base de soins de santé primaires solides.

Il ne fait aucun doute que l'expérience de la pandémie a été pour nous tous très douloureuse, et que le plus grand échec serait de ne pas en tirer les leçons.

L'OMS continuera d'écouter, d'apprendre et de travailler avec nos États Membres et nos partenaires pour renforcer les défenses mondiales contre les épidémies et les pandémies, de sorte que dans un siècle, personne ne puisse dire que le monde n'est pas préparé.

Je vous remercie.

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