Libye: Le Parlement appelle l'ONU à laisser tomber le gouvernement d'Adbelhamid Dbeibah

Dans une lettre adressée mercredi 5 octobre au secrétaire général des Nations unies, le chef du Parlement libyen Aguila Saleh informe Antonio Guterres que le gouvernement libyen dirigé par Abdelhamid Dbeibah n'a plus la confiance du Parlement et appelle l'ONU à lui retirer la sienne.

Selon ce courrier, le gouvernement de Fathi Bachagha, désigné par le Parlement en mars dernier, est le gouvernement légal qui devrait être reconnu par les Nations unies. D'ailleurs, selon des proches, Fathi Bachagha s'est déplacé à Tunis jeudi pour rencontrer le nouvel envoyé spécial de l'ONU, Abdulaye Bathily, arrivé à Tunis avant d'atteindre Tripoli.

Des développements qui interviennent quelques heures après la signature d'un référendum d'entente controversé entre Tripoli et Ankara pour prospecter l'hydrocarbure en Méditerranée orientale.

Dans cette lettre de deux pages, Aguila Saleh, le chef du Parlement libyen, rappelle au secrétaire général de l'ONU que la signature du mémorandum d'entente entre la Turquie et la Libye ne respecte pas les termes de l'accord politique signé à Genève en 2020, sous l'égide de l'ONU.

Selon les articles 6 et 10 de cet accord, l'exécutif de transition libyen ne devrait pas " signer des accords ou prendre de nouvelles décisions " qui pourraient menacer la sécurité régionale ou engager l'État libyen à long terme.

Or, selon le contenu de la lettre, le gouvernement Dbeibah menace la stabilité de l'Égypte, de la Grèce et de Chypre. Ces trois pays estiment en effet que l'accord de délimitation maritime turco-libyen de 2019 ainsi que celui de cette semaine concernant la Méditerranée orientale, violent leurs droits économiques.

Aguila Saleh reprend par ailleurs, dans sa lettre à Antonio Guterres, tous les arguments qu'il déployait depuis des mois contre le gouvernement Dbeibah : son illégalité, la fin de son mandat, l'échec de sa mission à organiser les élections, ses dépenses aux milices de Tripoli et sa corruption répandue à très grande échelle.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.