Madagascar: Antananarivo touchée par les premiers aménagements

À partir de Radama Ier (1810-1828), héritier et successeur d'Andrianampoini-merina, l'expansion territoriale du royaume de l'Imerina multiplie les habitants dans la ville d'Antananarivo, dont le rôle commercial s'accroît parallèlement. Car " il fallait nourrir une population citadine qui grossissait et qui, de plus en plus, délaissait le travail de la terre pour se consacrer à des besognes politiques, administratives ou militaires " (Gerald Donque, faculté des Lettres et des Sciences humaines d'Antanana-rivo, 1968). Les zones habitées s'étendent sur les crêtes et les flancs de collines, tandis que la volonté royale ébauche l'occupation des basses pentes du Fort-Voyron, plus exactement d'Ambohijanahary.

La continuité de vues, " malgré les vicissitudes de la conjoncture ", entraine les souverains qui se succèdent à renforcer l'organisme étatique, donnant à Antananarivo " l'occasion de croître numériquement et de s'étendre spatialement ". Les Européens de plus en plus nombreux, surtout à partir de 1861, marquent de leur empreinte le développement de la Cité. Ils y multiplient les édifices cultuels et les bâtiments de briques abritant leurs missions, leurs écoles, leurs hôpitaux...

Et la veille de l'annexion, " abstraction faite des villages suburbains grossis eux aussi, Tananarive comptait déjà une cinquantaine de milliers d'habitants en grande partie perchés sur les crêtes et les flancs des collines ". Cependant, la descente de la ville vers le lac Anosy s'amorce déjà et la vaste esplanade de Mahamasina joue le rôle de Champ de mars et de place publique pour les cérémonies officielles. En revanche, le vallon central d'Analakely reste encore couvert de marais et de rizières.

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" Le centre politique de la ville glissait vers le ressaut occidental d'Antaninarenina où s'était établie la résidence des représentants de la France, tandis que le Zoma était également descendu et occupait une grande partie des pentes intérieures d'Antaninarenina. " Après quelques hésitations, les colonisateurs français confirment Antananarivo dans son rôle de capitale politique de Madagas-car. Ce qui rend indispensable un effort systématique d'aménagement de la ville, effort qu'entreprend Gallieni.

L'ouverture des voies de communication avec les régions côtières (route de Mahajanga, route puis voie ferrée vers Toamasina) renforce la fonction économique de la ville et provoque un afflux considérable de population qui s'entasse sur les quartiers hauts, " tandis qu'au hasard des constructions, prolifèrent les hameaux dans les plaines voisines ". Le percement de véritables voies carrossables à l'intérieur de la ville, le drainage, le terrassement du vallon d'Analakely et la création d'un nouveau quartier étendent l'agglomération dans les zones basses et la prolongent vers le Nord avec l'amorce des quartiers de Tsaralalàna et d'Antani-mena, et vers l'Ouest, avec Mahamasina.

Ce secteur abrite désormais le Zoma qui devient vite le pôle commercial de la Cité. D'ailleurs, les secteurs de plaine se couvrent d'une prolifération anarchique d'habitations. Les petits hameaux périphériques reliés par des routes nouvellement ouvertes, se rejoignent, tandis que " la ville lançait ses tentacules le long des axes routiers la desservant. Elles atteignaient par des faubourgs populeux les villages ruraux qui s'urbanisèrent d'une manière plus complète ". La liaison entre le centre et les quartiers périphériques nécessite de gros travaux de percement de tunnels, Garbit (rebaptisé Jean Ralaimongo sous la IIe Répu-blique) et Ambanidia.

Par la suite, la structure de la ville " juxtapose ou étage ". Il y a une ville haute, riche en vestiges du passé, mais dépouillée de ses fonctions politiques et administratives originelles, transformée en quartiers d'habitations, de résidence où écoles, églises et temples sont nombreux.

La ville basse centrale (Analakely, Tsaralalàna, Antanimena) est le centre commercial de l'agglomération aux immeubles modernes, à la circulation intense et c'est là que se tient le marché du Zoma. C'est aussi le centre des distractions. Dans les quartiers périphériques, alternent quartiers résidentiels européens ou malgaches et quartiers populeux misérables.

Certains font figure de zone industrielle (route de Mahajanga, Soanierana). Les vastes zones suburbaines reculent progressivement devant les habitations qui se développent en longs faubourgs populeux le long des axes routiers de desserte.

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