Madagascar: Performance en textile - Des indicateurs à améliorer

Madagascar possède différents atouts qui portent la compétitivité de son secteur textile. Mais l'industrie fait aussi face à des faiblesses. Ce qui amène les analystes à soutenir qu'il est temps de relever certains indicateurs du secteur. Sur le dernier rapport sur l'indice global de performance logistique, Madagascar se classe 128e à l'échelle mondiale. Bien que son délai d'exportation soit qualifié de raisonnable, le coût de transport et de con-formité jusqu'à la frontière à 868 dollars est évalué à plus du double de celui du Bangladesh à 408,2 dollars, et presque trois fois plus de celui du Vietnam qui est à 290 dollars. Selon les analystes, ce point nécessite des investissements nouveaux et une formation accrue des ouvriers malgaches afin de suivre le niveau technologique du marché mondial en termes de mise aux normes et de performance technique.

On estime également que cette faiblesse explique sûrement le salaire peu élevé pratiqué dans l'industrie textile du pays et pourrait ralentir la croissance de cette dernière sur plusieurs années. L'île Maurice, qui a une vue et des intérêts croissants en Afrique, et la performance croissante de l'Éthiopie et de l'Égypte pourraient ainsi faire perdre des parts de marché à la Grande île à moyen terme. Les autres indicateurs à améliorer concernent l'accès à l'électricité, les infrastructures de base, la disponibilité des financements et l'exécution des contrats.

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Il est aussi expliqué qu' à cause du manque d'infrastructures, raison principale du coût très élevé d'exportation (868 dollars), les industriels malgaches du textile investissent plus en matériel de transport et logistique par rapport aux autres pays, ceci expliquant le coût qui est moins élevé en Éthiopie, à 172 dollars, le pays n'ayant pourtant pas de ports d'expor-tation à proximité de ses usines, mais ayant beaucoup investi dans les routes et les facilités douanières avec ses voisins de la Corne de l'Afrique et du Canal de Mozambique. On considère en outre que réduire les risques-pays est devenu urgent pour Mada-gascar afin d'attirer davantage d'investissements nationaux et étrangers dans le textile.

À savoir que les flux d'investissements directs étrangers (IDE) à Madagascar ont eu tendance à baisser au fil des ans tandis que les mêmes flux vers les pays textiles, notamment de l'Afrique de l'Est et australe, ont augmenté significativement. Durant des années, la production textile malgache a été surtout facilitée d'une part par les investissements étrangers, et d'autre part par le renforcement par l'État des infrastructures routières et portuaires. L'équation semble claire sur ces points où les routes et la protection des investissements ne sont pas encore au niveau optimal pour affronter la compétition.

À l'ère de l'industrie 4.0

Madagascar a histori-quement beaucoup profité de l'afflux d'installations de production textile à forte intensité de main-d'œuvre. Mais il est temps de donner un nouveau souffle au secteur en misant sur de nouveaux atouts. Le projet d'implantation d'une zone industrielle dédiée au textile dans la région Alaotra Mangoro, le Moramanga Textile City, en collaboration avec le Mauritius-Africa Fund, est jugé prometteur. Ce pôle textile nécessiterait un investissement de près de 200 millions de dollars et pourrait potentiellement générer près de 200.000 emplois directement et indirectement. On souligne, enfin, que la nouvelle révolution de l'industrie textile sera numérique.

Et force est de remarquer que l'industrie textile malgache a encore du chemin à faire pour aligner ses indicateurs à ceux des pays les plus avancés en matière d'industrie 4.0. Cette dernière concerne la transformation digitale de l'industrie textile qui passe par l'implémentation de technologies numériques telles que l'IoT - Internet of Things, l'impression 3D, la réalité augmentée ou encore l'IA - Intelligence Artificielle. Les produits sont alors plus innovants et apportent une valeur ajoutée à l'industrie textile.

Parallèlement, le programme d'extension du tissu industriel du pays par la réalisation des projets ODOF (One District One Factory) et Zones pépinières industrielles permettra d'étoffer et de diversifier l'offre textile malgache. Rappelons que lors de l'audi-ence qu'il a accordée à l'Ambassa-drice des États-Unis, Claire A Pierangelo, le 13 septembre dernier, le ministre de l'Indus-trialisation, du com-merce et de la consommation, Edgard Razafindravahy, a clairement indiqué que Madagascar a l'ambition de tenir le premier rang dans l'exportation de produits textiles.

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