C'est une grève très dérangeante que le syndicat des greffiers a lancé hier et qui, disent les organisateurs de ce mouvement, est suivie par 90% de ces auxiliaires de justice dans toutes les juridictions. Les porte-paroles du syndicat ont fait savoir qu'ils seraient intransigeants et camperaient sur leur position si leurs revendications n'étaient pas satisfaites. Tout le système judiciaire risque donc d'être paralysé car ce sont les greffiers qui publient les jugements et la crise engendrée sera d'une grande ampleur. Elle vient aggraver encore plus le malaise qui règne actuellement dans les différents secteurs de la vie publique.
Des crises quise multiplient
Le ton employé par les représentants du syndicat des greffiers est comminatoire et à les entendre, la grève se poursuivra jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites. Le ministère de la Justice affirme cependant que du personnel non gréviste continue de faire fonctionner les services. Pour l'instant, aucun dialogue n'a été établi entre les grévistes et leurs autorités de tutelle.
Ce sont comme toujours des questions pécuniaires qui sont à l'origine d'un mouvement de ce genre. Les greffiers qui sont entrés en fonction récemment se sentent lésés et demandent de bénéficier des avantages qui leur sont dûs. Cette grève survient, sans qu'on y trouve un lien quelconque, au moment où le SECES décide de geler les résultats des examens de l'année 2021 et de boycotter la rentrée universitaire 2023.
La raison invoquée est le non paiement des vacations des enseignants-chercheurs. Les étudiants boursiers ont eux aussi organisé récemment des manifestations violentes pour dénoncer les retards de paiement de leurs bourses. Tous ces événements surviennent indépendamment les uns des autres, mais ils reflètent un malaise latent. Ce sont des crises mineures qui ont tendance à se produire de plus en plus régulièrement et qui risquent de dégénérer si le pouvoir n'y prend pas garde.