Madagascar: Grève des greffiers - Le tribunal d'Anosy est vide

La juridiction est paralysée, depuis jeudi. Le ministère de la Justice exige au syndicat des greffiers d'assurer le fonctionnement de ce service public.

Le tribunal d'Anosy était désert, hier. Toutes les salles d'audience étaient vides. Des affichages aux portes d'entrée de ces salles indiquaient le report des procès à une date ultérieure. Sur ces affichages, des accusés sont invités à revenir, la semaine prochaine. D'autres procès ont été ajournés, au début du mois de novembre. Au niveau du parquet, il n'y a pas eu d'instruction. L'unique salle remplie dans cette juridiction, hier, était la salle N°4, dans laquelle les greffiers ont manifesté. Contrairement à la déclaration du ministre de la Justice, François Rakotozafy, la juridiction est paralysée.

Il a affirmé que cette grève des greffiers n'immobiliserait pas le fonctionnement des tribunaux. Mais les membres du syndicat des greffiers ont démontré le contraire. Tous, ou presque, n'ont pas rejoint leur poste, depuis jeudi. Le torchon brûle entre les deux parties. D'un côté, les greffiers font leur possible pour bloquer totalement la juridiction. Pour eux, c'est le meilleur moyen pour satisfaire leurs revendications, dont leur intégration dans un corps de fonctionnaires, conforme à leurs diplômes. D'un autre côté, le ministère de la Justice les oblige à assurer le bon fonctionnement de chaque service, sous peine de " mesures sévères ".

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Prêt à tout

" Si la grève est un droit, son exercice doit obéir à certaines règles. (... ) La grève ne doit pas rompre le fonctionnement du service public. Il est impératif que le service public de la justice puisse continuer normalement", indique le garde des Sceaux dans une note relative à l'exercice du droit de grève, signé le 7 octobre. Le secrétaire général de la Justice, Raby Savatsarah a précisé que l'arrêt de ce service public peut mettre en danger la vie ou la sécurité de l'ensemble ou d'une partie de la population.

" Prenons l'exemple d'une personne soupçonnée pour meurtre. La police et la gendarmerie ne peuvent la mettre en garde à vue que quarante-huit heures. S'il n'y a pas de défèrement, ils doivent la libérer, autrement, ils feraient une détention arbitraire. Imaginez l'impact que cela aura sur la sécurité et l'ordre public ? Si telle est la situation, on peut faire une réquisition ", indique-t-elle.

Les greffiers haussent le ton. " Ils peuvent lancer une menace d'affectation, ou de suspension de salaires. Nous sommes prêts à tout affronter ", déclare Alain Michel Randriamaro, président du syndicat des greffiers.

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