Madagascar Oil coule de l'huile lourde sur le marché local

Une grande première dans l'histoire de l'exploitation pétrolière à Madagascar. L'huile lourde de Tsimiroro est désormais présente sur le marché local. Une approche plus qu'intéressante.

"Madagascar Oil SA, qui exploite le bloc pétrolier 3104 de Tsimiroro , est heureuse d'annoncer qu'elle a signé des contrats pour approvisionner en huile lourde , HFO, quelques-unes des plus grandes industries de Madagascar situées dans la région du Vaki-nankaratra. Se tourner vers le marché local répond à l'engagement de la compagnie à soutenir l'économie et l'emploi aux niveaux local et national. Sachant notamment que l'achat par ces unités industrielles de l'huile lourde de Tsimiroro leur permet actuellement de faire près de 25% d'économie sur leur achat de carburant ". Une entrée en matière sans fioritures de Scott Andrew Reid , CEO de Madagascar Oil SA, MOSA, lors de la conférence de presse tenue hier au Granf Urban Hôtel d'Ambatonakanga. Par une convention passée entre les deux parties, les noms des industries n'ont pas été cités.

" Le manque d'huile lourde sur le marché contraint de nombreuses industries à utiliser du gasoil qui, dans l'actuel contexte de crise énergétique mondiale, s'achète à un coût nettement plus élevé. Des contrats ont ainsi été signés avec des sociétés industrielles opérant dans les secteurs de l'agroalimentaire et du textile. Pour certains des clients, la compagnie a mis à leur disposition des cuves de stockage, qui leur permettraient de stocker sur leur site, une partie du produit.

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Ce, afin de prévenir toute rupture éventuelle due à l'état critique des routes reliant Tsimiroro à Antsirabe. Par ces investissements, Mada-gascar Oil contribue ainsi à sécuriser l'approvisionnement de ces industries et à assurer la continuité de leurs activités " explique Patricia Ramamonjisoa, sales manager de MOSA. Une précision qui laisse sous-entendre que le fleuron de l'industrie nationale figure parmi les clients de MOSA. Selon un représentant de la clientèle de Madagascar qui œuvre dans l'agroalimentaire : " La crise sanitaire nous a fait prendre conscience que nous dépendons fortement des importations.

C'est pour cela que nous sommes prêts à soutenir des projets de production locale d'énergie ici à Madagascar comme celui de Tsimiroro. Nous l'utilisons pour faire fonctionner une chaudière qui alimente notre usine en vapeur, et jusqu'à ce jour, les tests que nous avons effectués avec ce produit ont été con-cluants "

Ces premiers contrats de vente permettent ainsi au projet de prendre progressivement sa place sur le marché domestique de carburants. Cette étape serait ainsi à marquer d'une pierre blanche dans le cadre du développement de ce grand projet pétrolier malagasy.

Elie Zo Lalaharisaina, Petroleum Council of Mada-gascar Organizer de MOSA indique sur le plan technique. " Il est d'ailleurs à noter qu'il s'agit ici de produit HFO de qualité Premium. Sa faible teneur en soufre, de 0.3%, en fait un produit nettement plus propre que ceux qu'on voit souvent sur le marché. Son utilisation n'a alors qu'un infime impact sur l'environnement, réduit le coût de maintenance des moteurs, tout en en augmentant la durée de fonctionnement et l'efficacité.

De plus, comme il s'agit d'un produit extrait localement, le HFO de Tsimiroro pourrait se vendre à un prix défiant toute concurrence. Et si les routes reliant le site d'exploitation aux autres régions venaient à être réhabilitées, ce prix pourrait encore aller bien en-deçà de ceux appliqués actuellement ". Le chemin en question est l'axe du calvaire Maintirano-Tsiroanomandidy, long de 233 kilomètres. " Réhabiliter la RN1BIS signifierait en ouvrir la route de l'énergie pour la sécurité énergétique de Madagascar " avance Elie Zo Lalaharisaina. Patricia Rama-monjisoa soutient que " MOSA assure les livraisons chez les clients malgré la dégradation de la RN1BIS. Avec ses propres camions citernes.

Et nos stocks sont encore à même de couvrir les besoins exprimés. Nous envisageons d'investir dans les dépôts de stockage dans d'autres endroits que celui de notre site de production. Qui va reprendre à mesure que le volume de stocks diminue " a-t-elle avancé.

Les dirigeants de MOSA ont décrit l'État comme un partenaire. " Nos activités peuvent aussi avoir des retombées sur le développement écono-mique des régions Bongolava et Melaky. Pour l'agriculture et l'élevage. Pour le cas de la Jirama, la solvabilité de cette société d'eau et d'électricité reste un écueil pour conclure un contrat. Nous avons proposé la formule prépayée. Nous sommes confiants que le gouvernement ait conscience des problèmes de l'énergie et prenne en conséquence la bonne mesure ". Comme pour effacer les différends entre les deux entités. Marqués par des salves de critiques réciproques.

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