Congo-Kinshasa: Kongo central - L'autorité du gouverneur de province mise à rude épreuve

Des sources en provenance de la cité de Muanda, dans le Kongo central, relèvent un climat malsain qui règne au sein du Programme national d'hygiène aux frontières (PNHF/Muanda) et le risque de son éclatement.

Le Congo central, selon des informations venues de ce coin du pays, risque à nouveau de connaître une situation difficile qui portera un coup dur à la paix sociale réinstaurée avec moult difficultés et tacts par la hiérarchie. Les sources font référence à un contrôle réalisé en avril dernier dont les conclusions ont été signées le 23 du même mois, qui a été motivé par une grève du personnel du PNHF/Muanda.

A en croire les conclusions de ce contrôle, les revendications des agents étaient fondées car il y a eu gestion irrationnelle des fonds générés par les taxes et diverses prestations du poste. Ce contrôle a également révélé que les pourcentages utilisés pour déterminer l'enveloppe réservée à la prime n'étaient pas conformes aux directives.

" Ils sont toujours inférieurs aux normes conduisant à des écarts négatifs de 7982,8 dollars américains sur la prime covid et de 11 925 164,6 francs congolais pour les autres primes ; avec des mois de non-paiement de prime sur la rétrocession ", peut-on lire dans les conclusions de ce rapport, concluant à une mauvaise gouvernance du poste. " La planification ne se fait pas, les activités de coordination faiblement réalisées, de même celles de suivi et évaluation ", ont souligné les contrôleurs.

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Des sanctions contre les gestionnaires du poste

A la suite de ces conclusions, ce contrôle a préconisé des sanctions administratives à l'encontre du chef de poste du PNHF/Moanda, de l'administrateur gestionnaire, du comptable, de la caissière ainsi que du chef d'antenne Yatch. Ce document signé par l'administrateur-gestionnaire, Jean-Rombault Luzolo Ndongala, indique que les actions correctives menées ont porté sur l'accompagnement sous forme d'inspection pédagogique alors que certaines recommandations ont été formulées et qu'une inspection de vérification devait être planifiée au troisième trimestre de l'année en cours.

Le contrôle effectué au poste PNHF/Muanda a donc confirmé les dénonciations faites par les agents et cadres de ce poste, dans leur mémorandum adressé le 8 avril au gouverneur par intérim de la province du Kongo central ainsi que leur correspondance du 24 du même mois, dans lesquels ils dénonçaient la mégestion de la hiérarchie de leur structure et la grève observée pour dénoncer ces faits.

Volonté manifeste de réhabiliter les fautifs

Ces agents, qui pensent avoir bénéficié de l'attention des autorités tant de la province que du pays sur leur situation ainsi que la prise en compte de l'intérêt général, se disent à ce jour surpris que le vice-gouverneur de cette province tente de réhabiliter les personnes sanctionnées, parce que, soulignerait-il, le chef de poste, le Dr Jean Félix Mbadu, suspendu pour mégestion, serait son frère et que de ce fait, doit bénéficier de ses faveurs, malgré les griefs qui pèsent sur lui et toute son équipe.

Face à ce qu'ils qualifient de volonté manifester de troubler la paix sociale qui règne au sein de ce poste depuis la mise en application des mesures préconisées par le contrôle effectué au mois d'avril dernier par le Bureau inspection des ressources de l'Inspection provinciale de la santé du Kongo central, ces agents lancent un cri d'alerte vers les autorités tant de la province que du pays pour la préservation de ce climat qui garantit, selon eux, les intérêts du personnel de ce poste et de toute la population du pays qui bénéficie des services de ce poste du PNHF. Au cas contraire, avisent-ils, chacun porterait les responsabilités de ses actes.

Les agents et cadres du PNHF/Moanda ont exprimé leurs inquiétudes auprès du ministre provincial en charge de l'Intérieur, Papy Mambo Luamba, dépêché par le gouverneur Guy Bandu Ndungidi, le 28 septembre, pour s'enquérir de la situation à ce poste. Ce membre du gouvernement provincial, qui a reconnu que les agents ne veulent plus du médecin sanctionné pour ses abus, leur a assuré de la prise en compte de leurs désiderata. Le ministre Mambo a, par ailleurs, rappelé que l'autorité provinciale tenait à la paix sociale au sein de cette entité politico-administrative et de toutes ses subdivisions.

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