Mali: Un an et demi de captivité pour le journaliste français Olivier Dubois

Cela fait tout juste un an et demi ce samedi que le journaliste Olivier Dubois est retenu captif, au Mali. Il s'agit de lal plus longue durée de captivité pour un journaliste français depuis plus de trente ans, selon l'association Reporters sans frontières. Il a été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali, où il s'était rendu pour un reportage sur le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (Jnim), groupe jihadiste lié à al-Qaïda qui l'a finalement enlevé et pris en otage.

Depuis son enlèvement, Olivier Dubois est apparu dans deux vidéos (mai 2021 et mars 2022) diffusées par ses ravisseurs, dans lesquelles il explique lui-même se trouver entre les mains du Jnim et demande à " tous ceux qui œuvrent " à sa libération de poursuivre leurs efforts. Les autorités maliennes et françaises ont à plusieurs reprises fait part de leur entière mobilisation, sans entrer dans le détail des actions entreprises.

Dans l'attente de sa libération, RFI donne la parole aux proches d'Olivier Dubois qui, dans sa deuxième preuve de vie, a confirmé qu'il pouvait entendre ces messages.

Mon amour, le temps passe, mais le silence et la distance ne changent rien. Je suis là avec un espoir inébranlable. Je ne t'abandonne pas et je continue de me battre pour toi. Et je t'aime tellement fort. Ne doute jamais de tout ça. Jamais je ne te laisserai. J'ai tellement besoin de toi et tu es ma raison de respirer. Et c'est pour ça qu'il faut que tu tiennes, s'il te plaît. Je sais dans mon cœur à quel point c'est dur. Mais tout ça aura une fin et tu rentreras à la maison. Cette épreuve nous rendra plus fort que jamais. Nous aurons déjà vécu le pire. Accroche-toi à ça, nos enfants et à moi. Tu es la personne que nous aimons le plus sur cette terre. Et je sais que tu penses la même chose que nous. Tu disais toujours : "quand tu souris, je suis heureux". Tous tes mots résonnent en moi, tout mon amour aussi. Merci pour cette force que tu nous donnes.

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Bonjour Olivier, j'espère que tu vas bien. Tu me manques beaucoup et en attendant de te retrouver, j'ai découvert un poème de Henley, un des poètes préférés de Nelson Mandela pendant sa captivité. Le poème s'appelle Invictus. En voilà un extrait : "Dans les ténèbres qui m'enserrent / Noires comme un puits où l'on se noie / Je rends grâce à Dieu quel qu'il soit / Pour mon âme invincible et fière [...]. Aussi étroit soit le chemin [...] Je suis le maître de mon destin / Je suis le capitaine de mon âme." J'espère que ces quelques lignes te permettront d'avoir de la force et du courage. Notre amour et notre tendresse pour adoucir cette attente.

Bonjour Olivier, de retour des Antilles où, par la pensée, tu as été constamment avec moi, je te transmets ce nouveau message qui, je pense, te trouvera le mieux possible. Je suis chargé de te faire part du soutien et de l'attente de toute la famille. Nous espérons tous avoir rapidement l'occasion de te parler de vive voix. Je te demande une nouvelle fois de tenir malgré l'inconfort de ta situation. Nous sommes de tout cœur avec toi et restons positif en vue de ta libération prochaine. Je te fais de gros bisous et te dis à bientôt.

Salut frangin. Maman, Benjamin et moi, espérons que tu nous entends toujours. Envoi de lettres ou de photos, aucun moyens de te contacter du Mali ou de la France ne nous est offert à ce jour. Si tu nous entends toujours, te serait-il possible de nous le faire savoir ? Récemment, nous avons posé une question à la présidence pour laquelle nous restons toujours dans l'attente d'une réponse : "Quand Olivier Dubois rentreras-tu en France ?" Plus de 500 jours après ton enlèvement, il serait temps que les choses avancent. Tu dis que ton cas est une petite chose, mais sache que pour nous, tu ne l'es pas. Et jusqu'au bout, nous serons là, tous les trois pour toi.

Nous n'oublions pas non plus le journaliste malien Moussa M'Bana Dicko, enlevé le 18 avril 2021 dans le centre du pays. Une pensée également pour tous les autres otages, qu'ils soient journalistes ou non, détenus au Mali ou ailleurs.

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