Afrique: La situation des femmes du monde après le Coronavirus au centre d' un colloque international organisé par l'OSFI

Fatiha Saddas : Le projet que défend l'USFP consiste en l'édification d' une société démocratique, équilibrée et inclusive

Un colloque international, riche en échanges, avec pour thème " La situation des femmes du monde après le Coronavirus" à l'actif de l'Organisation socialiste des femmes ittihadies (OSFI) en marge de son VIIIème Congrès a été organisé à Bouznika les 7, 8 et 9 octobre, avec la participation de représentantes de partis socialistes et progressistes venues d'Espagne, de la République démocratique du Congo, d'Angola, de Tunisie et de pays d'Amérique latine.

D'emblée, Fatiha Saddas a rappelé le contexte général dans lequel se tient cette conférence internationale marquée notamment par les mutations internationales et régionales profondes et par la montée en puissance des mouvements conservateurs et populistes dont l'idéologie est hostile aux droits des femmes.

Pour elle, le Maroc a vécu cette expérience durant la dernière décennie quand un courant réactionnaire et conservateur a exercé sa mainmise sur la gestion de la chose publique. "Nous subissons encore les conséquences négatives de cette étape", a martelé Fatiha Saddas, membre du Bureau national de l'OSFI et membre du Bureau politique de l'USFP, tout en rappelant que le Parti de la Rose, l'OSFI et le mouvement féminin national ont fait bloc pour contrer les dérives et faire face aux nombreuses régressions en matière de droits des femmes.

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Dans son allocution lors de cette conférence qui a été modérée par la députée du Groupe socialiste Hayat Laaraych, Fatiha Saddas a rappelé ce que les femmes ont enduré pendant la crise sanitaire du Covid-19 et son impact négatif à tous les niveaux.

"Les sociétés rationnelles, modernistes et solidaires sont celles qui ont manifesté une grande capacité à faire face à cette pandémie et ses répercussions. Par conséquent, l'édification d'une société moderniste, rationnelle et responsable incluant toutes les énergies est une nécessité vitale pour notre pays. Cela exige, entre autres, d'enraciner la parité, l'égalité et la dignité humaine en vue de lutter contre l'exclusion et la marginalisation et d'appuyer le sentiment d'appartenance nationale chez les différentes couches sociales", a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : "Malheureusement, le bilan préliminaire des répercussions de la pandémie à travers le monde a démontré -chose qui était prévisible- que les femmes et les filles souffrent plus durement des effets négatifs des mesures de confinement aussi bien sur le plan économique (opérant majoritairement dans le secteur informel), que sur le plan social (elles subissent plus de pression pendant le confinement pour préserver l'équilibre familial, veiller à la scolarisation des enfants et faire le ménage), ainsi que sur le plan sanitaire (la détérioration des services liés à la santé de maternité). Pis encore, il a été constaté une augmentation des violences conjugales.

D'autre part, elle a passé en revue les principaux axes de la vision politique de l'USFP pour promouvoir les droits des femmes marocaines dans les domaines politique, économique, social, sociétal et culturel.

Selon Fatiha Saddas, le projet que défend l'USFP consiste en l'édification d'une société démocratique, équilibrée et inclusive, ce qui nécessite l'élaboration d'un programme cohérent "fondé sur l'équité, l'égalité et la dignité humaine afin de lutter contre l'exclusion et la marginalisation et d'assurer la participation effective des différents groupes sociaux à la vie politique, économique, sociale et culturelle, tout en renforçant les mécanismes d'intégration sociale à tous les niveaux".

La membre du Bureau politique a également mis l'accent sur une lecture éclairée et moderniste des textes de lois encadrant la société. "A cet égard, la voie choisie par le Maroc doit être confortée, car il a su, au cours des deux dernières décennies, faire de la question de l'avancement de la condition de la femme une partie intégrante du projet de société global lié à la réforme et à la réconciliation, par lequel un nombre d'acquis ont été réalisés conférant aux femmes une place importante dans la sphère publique.

Ce chemin de lutte a abouti à l'adoption de la Constitution de 2011 contenant des dispositions importantes, dont en particulier l'article 19 disposant que l'Etat œuvre à la réalisation de la parité dans tous les domaines".

Partant de l'expérience tunisienne, Hala Ben Youssef a rappelé les répercussions de la pandémie sur les femmes, notamment dans les domaines économique, social, culturel et sanitaire, soulignant que les femmes ont beaucoup souffert pendant cette crise en raison de la faiblesse de l'infrastructure sanitaire et médicale et du déclin des services sociaux.

Elle a appelé à intégrer les femmes dans l'économie sociale et solidaire, à revoir la législation pour protéger les femmes contre toutes les formes de violence et à placer les femmes au coeur des politiques et des programmes.

Les interventions des autres participantes (de Colombie, du Congo, d'Angola et d'Espagne) ont unanimement appelé à la réalisation de l'égalité, de la justice et de l'émancipation des femmes à travers le monde entier. Cela nécessite, selon elles, un travail d'arrache-pied et une lutte continue et acharnée sur tous les plans pour que les femmes soient au centre de toutes les politiques et programmes gouvernementaux.

Elles ont également mis l'accent sur toutes les tentatives visant à porter atteinte aux acquis réalisés par les femmes dans le monde tout en appelant à œuvrer à la mise en place d'une nouvelle stratégie globale pour atténuer les effets négatifs de la pandémie.

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