Ile Maurice: Festival du livre - "L'accès à la culture doit être un droit fondamental comme l'accès à l'eau"

Festival du livre de Trou d'Eau Douce, à nous le second chapitre

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"Que les politiques eux-mêmes estiment que l'accès à la culture est un droit fondamental. Qu'il faut y donner accès au même titre que l'accès à l'eau. Il faut faire en sorte que la culture soit dans toutes les politiques du pays. C'est ce qui fait que le matin on a envie de se réveiller et d'être acteur de notre vie." Véritable plaidoyer que l'intervention de Marie-Jo Lo Thong, directrice des affaires culturelles de La Réunion, le jeudi 6 octobre, lors de la journée professionnelle du Festival du livre de Trou-d'Eau-Douce. La seconde édition de cette événement culturel s'achève cet après-midi.

Mais comment font nos voisins pour favoriser la chaîne du livre ? Qu'avons-nous à apprendre de leurs expériences ? De par ses fonctions, Marie-Jo Lo-Thong est chargée de conduire la politique culturelle de l'État français à l'île soeur. Elle était l'une des intervenantes au forum Regards croisés : tisser des liens entre acteurs de l'édition indianocéanique, qui a eu lieu jeudi, dans le cadre du festival.

Avec force conviction, l'intervenante a souligné la nécessité d'une politique "cohérente", surtout "durable" de la lecture, qui est une question qui commence depuis l'école. Pour lancer des actions en faveur du livre, la méthode que préconise Marie-Jo Lo-Thong est de construire, "pas seulement pour une année". À La Réunion, souligne-t-elle, les résultats actuels sont le fruit de "20, 30 ans" de travail. "Si aujourd'hui il y a des communes équipées de bibliothèques, c'est parce qu'il y a eu une volonté politique. Une politique volontariste d'y mettre les moyens, d'avoir des professionnels et de les former." Elle a rappelé que pour qu'il y ait des maisons d'édition, il faut des aides de l'État pour soutenir les écrivains et un réseau de librairies. Elle a reconnu que, "c'est vrai qu'à La Réunion on a un peu plus de chance d'avoir les moyens". Il y a notamment un encadrement institutionnel important qui s'appuie sur la région Réunion, le statut de département, mais aussi l'Académie de la Réunion ou encore le Centre national du Livre. "Ce n'est pas seulement s'occuper d'un segment, mais de toute la chaîne du livre."

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Marie-Jo Lo-Thong a également insisté sur les liens entre les îles. Favoriser la littérature indianocéanique, c'est d'abord, "avoir envie d'être ensemble, de se lire. Nous avons un passé commun. Nous avons des choses à faire ensemble. Mais est-ce qu'on la volonté de les faire ensemble ?"

Rivalités littéraires inter-îles

"Comment fait Barlen Pyamootoo pour être publié aux éditions de l'Olivier ? Comment fait Alain Gordon-Gentil pour être publié chez Julliard ? Comment font Ananda Devi et Nathacha Appanah pour être publiées chez Gallimard ? Nous, on n'y arrive pas." Ces questions d'auteurs réunionnais ont été relayées par Philippe Vallée, président de La Réunion des livres, association interprofessionnelle des métiers du livre. Il était aussi parmi les invités du Festival du livre de Trou-d'Eau-Douce. Aux questions des auteurs, Philippe Vallée répond sans détours : "Il y a un problème de qualité littéraire. On a créé le Grand Prix du Roman Métis. Pendant 10 ans, on n'a jamais récompensé un Réunionnais."

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