Sénégal: Gamou à Kaolack - Transporteurs, hôteliers et aubergistes se frottent les mains

Kaolack — Le déplacement à Kaolack (centre) de milliers de fidèles en provenance du pays et de l'étranger pour participer aux célébrations de la naissance du prophète Mouhamed (PSL) constitue une occasion pour des acteurs de plusieurs secteurs d'activité de faire des bonnes affaires.

L'évènement génère de nombreuses ressources économiques principalement pour les transporteurs, hôteliers, aubergistes, commerçants et conducteurs de moto-taxi. Nombre d'entre eux rencontrés par un journaliste de l'APS à Kaolack en font la confirmation tout en tentant d'expliquer cette situation.

Ces acteurs attendent chaque année l'évènement pour faire de bonnes affaires. Il en est ainsi des conducteurs de moto-taxi qui dictent quasiment leur loi aux usagers en augmentant unilatéralement les tarifs.

Ils sont nombreux à attendre cet événement annuel pour se remplir les poches, avec cette forte affluence des fidèles. Certains des conducteurs de mototaxis viennent même des villages environnants pour profiter de cette occasion. Au grand dam des clients.

"Ils saisissent cet occasion pour augmenter leurs revenus journaliers. C'est malhonnête. On est obligé de payer le double de ce qu'on débourse en temps normal", déplore par exemple Ahmet Guèye.

Alioune Ndiaye, un fidèle habitué du Gamou confie avoir déjà déboursé au moins 5.000 francs pour ses déplacements dans Kaolack.

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"Il n'est pas aisé de se déplacer ici. Les conducteurs de moto-taxi et de taxi imposent leurs prix. Nous sommes obligés de céder car les clients ne manquent pas. Ils le savent et en profitent", a-t-il indiqué à l'APS.

Interpellé sur la hausse des prix, Demba Sakho, conducteur de moto "Jakarta" rit sous cape avant de lancer : "C'est le moment ou jamais pour nous !".

"La plupart des jeunes se sont transformés en conducteur de moto à l'occasion du Gamou. Nous n'avons pas le choix. En dehors de cet événement religieux, nous peinons à joindre les deux bouts. Nous restons dès fois des heures à tourner le pouce", explique-t-il.

Pour sa part, Ousseynou Fall, chauffeur de taxi, trouve que l'augmentation des tarifs est liée à la fréquence des embouteillages durant cette periode à Kaoalck.

"Nous perdons en temps et en carburant. Tous les axes routiers sont bloqués. Le trafic est paralysé à cause de l'affluence des fidèles. Le prix du carburant est cher. C'est pour cela que les tarifs ont grimpé", tente-t-il de justifier.

Les bonnes affaires des hôteliers et aubergistes

La célébration du Gamou contribue également à booster les activités des secteurs de l'hébergement et de la restauration en tirant notamment profit de la venue d'un nombre important de fidèles en provenance de l'étranger.

Trouvé à la réception de son réceptif, Abdou Salam, la quarantaine révolue, gérant d'un hôtel niché au centre-ville de Kaolack, ne cache pas sa satisfaction. Il a fait le plein trois jours avant la célébration du Gamou. Des va-et-vient incessants rythmant l'enceinte de l'hôtel, attestent ses dires.

"Je rends grâce à Dieu. Toutes les chambres de l'hôtel sont prises. A l'occasion du Gamou, nous gagnons le triple de ce que nous récoltions d'habitude", confie-t-il, indiquant que, "si cela ne dépendait que de lui, cet évènement serait célébré tous les jours".

A quelques mètres de lui, l'aubergiste, Etienne, tient le même discours. Installé sur le parvis de son auberge, il révèle que son business marche à merveille, parce que son auberge a été prise par des étrangers qui ne lésinent pas souvent sur les moyens pour se loger.

"Je peinais à faire le plein, mais avec le Gamou, je ne me plains pas. Des clients sont venus, hier, pour trouver un logement ici, mais ils ont été obligés d'aller voir ailleurs, parce que nous affichons plein. C'est une période que nous attendons avec impatience car les choses marchent comme sur des roulettes" a-t-il lancé, le sourire au coin, sans s'avancer sur les profits obtenus.

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