Madagascar: Partis politiques - Une ruée vers l'Est

Le temps d'un week-end, la région Atsinanana a été au cœur des rendez-vous politiques de tous bords. Tenants du pouvoir, opposants et centristes y ont donné rendez-vous à leurs partisans.

Un rush politique dans le Nord Est. Une se-maine après le passage de Andry Rajoelina, président de la République, les regards des observateurs politiques ont de nouveau été braqués sur la province de Toamasina. Plusieurs rendez-vous résolument politiques s'y sont tenus durant le week-end.

Tenants du pouvoir, opposants et centristes, ainsi qu' association avec une obédi-ence politique ont joué des coudes dans la province de Toamasina, mais aussi, pour supplanter l'autre sur la scène médiatique et sur les réseaux sociaux. Les annonces des différents rendez-vous politiques ont été matraquées durant toute la semaine avec la ville de Toamasina comme destination privilégiée. C'est le parti "Tiako i Madagasikara" (TIM), qui a décoché la pre-mière salve, notamment, sur les réseaux sociaux.

Le parti d'opposition a annoncé que Marc Ravalo-manana, son président national, se rendra à Toamasina, le 8 octobre, pour y célébrer le 20ème anniversaire de cette formation politique. Cette fois-ci, il n'y a pas eu de mano à mano entre les militants du TIM et les forces de l'ordre puisque l'événement a obtenu le feu vert des autorités locales. Les ouailles de Marc Ravalo-ma-nana se sont ainsi donnés rendez-vous dans l'ancien hangar du MAGRO de Toamasina.

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Les célébrations décentralisées du 20ème anniversaire du TIM, ou encore, les tournées en tant qu'autorité laïque au sein de l'église protestante FJKM sont les occasions privilégiées par l'ancien président de la République pour redinamiser sa base politique. Il n'a donc pas boudé l'événement de samedi pour haranguer ses troupes en vue des futures échéances électorales, surtout la présidentielle. À Toamasina, il a réitéré son appel à ses "fidèles", pour participer activement dans le suivi de la refonte de la liste électorale.

Le parti d'opposition a, une nouvelle fois, martelé la revendication de la tenue d'une concertation nationale qui aura comme finalité la re-composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et la Haute cour constitutionnelle (HCC).

En parallèle, le parti "Tanora Malagasy vonona" (TGV), a engagé une opération de redynamisation de sa base dans la région Analan-jirofo. Au motif d'une concertation régionale, les Oranges ont visiblement voulu faire une démonstration de force en réponse à la mobilisation du TIM, à Toamasina.

Réplique

Avec Erick Besoa, vice-président du Sénat, et Irmah Naharimamy, vice-présidente de l'Assemblée nationale, au front, les ténors du parti présidentiel dans la partie Nord-Est du pays ont répondu présents à l'événement qui s'est déroulé à Fenoarivo Atsinanana, samedi. L'ouver-ture de la réunion politique s'est même faite en présence du Général Serge Gellé, secrétaire d'État à la Gendarmerie nationale, et coach de la région Analanjirofo. La photo avec l'officier général en costard et cravate a fait le buzz sur les réseaux sociaux.

À un peu plus d'un an de l'élection présidentielle, le TGV Analanjirofo a déjà montré ses muscles. Les images d'une parade politique à travers la ville de Fenoarivo Atsinanana ont été matraquées durant tout le week-end. Dimanche, c'est Annick Ratsiraka, secrétaire nationale du parti de l'Avant-garde pour la rénovation de Mada-gascar (AREMA), qui a donné rendez-vous à ses "camarades", dans la province de Toamasina, dans la ville du Grand port. Le parti AREMA qui se dit centriste, pour l'heure, et qui semble avoir renoué avec le socialisme a tenu une séance d'échange avec sa base politique au Gymnase Soavita. En face, l'association des natifs de la province de Toliara (FIZAFATO), a aussi animé la journée dominicale dans la ville de Toamasina. Cette entité présidée par Jean Michel Henri, questeur de la Chambre basse, a mis en place officiellement les nouveaux membres du bureau de son démembrement à Toamasina.

Durant l'événement au foyer Canada, l'association FIZAFATO, elle aussi, a de prime abord voulu montrer qu'elle dispose d'un réseau solide. Dans la ligne de son chef de file, le soutien au président de la République a été martelé dans les prises de parole. À Toamasina, toujours, le grand public n'a pas été en reste dans les actions politiques. Samedi, les autorités ont décidé d'organiser une opération porte ouverte sur le site du projet MIAMI.

Les habitants de la ville du Grand port sont venus en masse pour voir les premiers résultats de l'aménagement du bord de Toamasina et des installations publiques. Le chantier n'est pas encore bouclé. L'opération porte ouverte de samedi est, vraisemblable-ment, une réplique aux détracteurs du projet MIAMI après que le Chef de l'État ait indiqué que le sigle du projet d'embellissement du bord de mer de la capitale de la région Atsinanana se définit comme "Miray hina ary Mifankatia". Une façon d'éclipser aussi les réunions politiques qui s'y sont tenues durant le week-end.

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