Madagascar: Parlement - Une session de rachat s'annonce

L'inter-session a été houleuse pour certains parlementaires. Quelques-uns ont étééclaboussés par des scandales et des bad-buzz.

Une opération de rachat. Ou du moins se faire discret. Voilà ce qui pourraient être les mots d'ordre pour certains membres du Parlement, lors de la prochaine session. Une session durant laquelle les parlementaires devraient redoubler d'effort dans leurs attributions premières afin de faire oublier les scandales de ces derniers temps. La Constitution dispose que la deuxième session du Parlement démarre le troisième mardi du mois d'octobre. Rendez-vous la semaine prochaine donc pour le début des réunions et des débats à l'Assemblée nationale et au Sénat. Toujours selon la Loi fondamentale, cette seconde session parlementaire devrait être principalement consacrée à l'étude et l'adoption du projet de loi de finances.

Seulement, cette année, elle s'ouvrira dans un contexte particulièrement négatif pour l'image des députés et des sénateurs. Les frasques et bad-buzz de certains parlementaires durant cette inter-session ont mis à mal l'image des membres de la Chambre haute et de la Chambre basse. Une image qui est déjà peu reluisante depuis un bon moment. Récemment, le Syndicat des administrateurs civils (SYNAD), a une nouvelle fois dénoncé des ingérences parlementaires dans la nomination, l'éviction, ou l'affectation de représentants de l'État et autres autorités déconcentrées. Des immixtions qui vont jusqu'à la nomination des chefs des Fokontany.

%

Immunité

Ces derniers temps, l'Ordre des journalistes de Madagascar (OJM), reçoit fréquemment des rapports sur des cas d'intimidation et même de "menaces", contre des journalistes, proférés par des parlementaires. Aux actes qui outrepassent les attributions parlementaires et les excès de zèle s'ajoutent des scandales qui bousculent des immunités parlementaires. La semaine dernière, l'interception d'une camionnette convoyant du bois précieux, avec comme justificatif un document signé par un membre du bureau permanent de l'Assemblée nationale, a scandalisé l'opinion publique. Déjà qu'un parlementaire n'a nullement la prérogative d'émettre un quelconque acte relevant des attributions d'une autorité administrative. Du reste, l'exploitation et le transport de bois précieux restent interdits.

La semaine dernière toujours, un député élu dans la partie Sud du pays a accusé un de ses homologues de diligenter "des attaques", contre des villages de sa circonscription. Un élu d'une des circonscriptions d'Antananarivo, par ailleurs, a été happé par une accusation de menace avec une arme à feu par un chef du Fokon-tany, en août. Il y a quelques semaines, la photo d'un sénateur qui s'est fait porter sur une chaise à porteurs, après avoir inauguré un ponton en bois a largement fait réagir sur les réseaux sociaux. Un épisode qui pourrait aisément remporter la première place en cas de classement des bêtisiers politiques de l'année. La session qui démarrera mardi sera une occasion pour démontrer qu'au-delà des frasques, les parlementaires, ou du moins la majorité d'entre eux, méritent leur titre de représentants et porte-voix des citoyens et des collectivités.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.