Tunisie: Enseignement pour adultes 2022-2023 - Un nouvel ordre éducatif

10 Octobre 2022

Le paradoxe des chiffres en dit long sur la réalité des faits. Et jusque-là, on n'arrive pas à réaliser les objectifs onusiens escomptés, à savoir " assurer l'accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d'égalité et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie ".

Comme l'école et l'université, le programme national d'enseignement pour adultes a abordé une nouvelle année. Sa rentrée 2022-2023 a déjà eu lieu dans les 952 centres que compte le pays, où plus de 20 mille apprenants en milieu rural et urbain en tirent profit. Cela fait des années qu'on s'y investit et revisite son andragogie pour promouvoir ce secteur éducatif non formel, mais qui est en mesure d'assurer aux déscolarisés et illettrés leur formation et intégration sociale et économique.

Le taux demeure élevé

Depuis l'an 2000, l'Etat a beaucoup misé sur tout un parcours initiatique si passionnant, comme gage d'émancipation et du compter-sur-soi. Relever ce défi était, au fil du temps, un réel engagement pris, sur fond de mobilisation des moyens nécessaires à son succès. L'objectif étant, au départ, de réduire le taux d'analphabétisme à son plus bas niveau, à même de hisser le capital humain à des paliers supérieurs. L'acquisition des connaissances et le développement des aptitudes professionnelles dont il a besoin est le cheval de bataille de ce programme. Toutefois, le taux national d'analphabétisme demeure encore élevé, frôlant les 18%, selon le directeur général du Centre national d'enseignement pour adultes. Pour le ministère des Affaires sociales, les chiffres vont au-delà, estimés à 20%. Soit l'équivalent de deux millions d'analphabètes, avec de fortes disparités régionales, en termes d'âge et de sexe.

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En milieu rural, ce taux est deux fois et demie plus élevé que celui enregistré en milieu urbain. Statistiques à l'appui, la région de Jendouba serait en tête, affichant 31,6%, suivie de Kasserine avec 30,2%, puis Siliana avec 29,7%. En revanche, Ben Arous est la région qui enregistre le taux d'analphabétisme le plus bas, avec 9,7%, suivie de Tunis (10,1%) et de Monastir (10,5%). D'autant plus que la femme rurale est reconnue être la plus analphabète (41,7%). Toutes proportions gardées, ce taux oscille entre 1 et 3% pour la population jeune 10-19 ans.

Vers l'apprentissage à vie

D'ailleurs, le paradoxe des chiffres en dit long sur la réalité des faits. Et jusque-là, on n'arrive pas à réaliser les objectifs onusiens escomptés, à savoir " assurer l'accès de tous à une éducation de qualité sur un pied d'égalité et promouvoir les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie ". Est-ce, alors, une politique de façade ou une démarche mal en point? Les deux à la fois, semble-t-il. Comme si on se battait contre des moulins à vent ! L'éducation pour adultes n'est certes pas un fait limité dans le temps. C'est un nouvel ordre éducatif dicté par de nouvelles techniques d'apprentissage. Il faut dire que l'éducation des adultes devrait changer de paradigmes et d'approches. Dans cette logique, le ministère de tutelle se penche sur un projet qui cadre avec la réalité tunisienne, en passant " de l'analphabétisme à l'apprentissage à vie ".

Ainsi, tout appui à cette action est nécessaire. Celui de DVV International, Ong allemande chargée de l'éducation des adultes, est axé sur la création d'un système interdisciplinaire dans lequel l'apprentissage tout au long de la vie englobe non seulement l'acquisition de connaissances et de compétences, mais contribue aussi au développement de la communauté, à la promotion de la démocratie et au développement de l'économie locale. A cela s'ajoute l'analphabétisme numérique comme un défi universel.

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